De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Les récentes mesures gouvernementales destinées à l'absorption du chômage endémique, qui touche directement les nouveaux diplômés, ont été bien accueillies par les différents intervenants dans ce secteur sensible de l'emploi. Afin de répondre aux besoins des jeunes générations en la matière, l'Etat a dernièrement introduit de nombreuses améliorations au dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). Les universitaires et les techniciens issus des instituts de formation supérieure verront la durée du contrat de placement passer d'une année à trois ans avec possibilité de renouvellement lorsque «l'employeur est une administration». Le contrat d'insertion des diplômés de la formation professionnelle auprès des entreprises du secteur économique pour une durée de douze mois est «désormais renouvelable». Dans le but d'encourager les employeurs à engager davantage de nouveaux diplômés, le gouvernement a décidé de maintenir la totalité de la contribution publique à la prise en charge des salaires durant toute la durée du contrat d'embauche, contrairement à l'ancien système qui prévoit une réduction progressive annuelle de ce concours étatique. Pour les candidats à l'emploi, l'initiative du gouvernement constitue une réelle opportunité pour acquérir de l'expérience et d'entamer une véritable carrière professionnelle. «Dans toutes les offres d'emploi, les opérateurs économiques exigent souvent une expérience professionnelle conséquente. Or, cette expérience fait toujours défaut aux demandeurs d'emploi fraîchement diplômés. Ce nouveau dispositif leur permet dans ce sens, de se mettre dans le bain pour aller à la découverte de nouveaux horizons», estime Hakim, ingénieur biologiste, qui exerce en ce moment comme spécialiste en HSE (hygiène, sécurité et environnement) au sein d'une importante entreprise travaillant sur l'autoroute Est-Ouest. Avant de décrocher cet emploi, notre interlocuteur a occupé, quatre ans durant, un poste dans un bureau communal d'hygiène dans le cadre d'un contrat de préemploi. «Il est vrai qu'un tel plan n'offre pas nécessairement des emplois permanents. Mais avec un contrat de 3 années consécutives, le nouveau diplômé aura la chance de se mettre en contact avec le monde du travail, de découvrir d'autres opportunités et fort probablement de décrocher un contrat à durée indéterminée», ajoute Abdelhamid en soulignant que la précarité dans ce cas de figure constitue un passage vers une situation plus stable où l'on pourrait envisager sa vie sereinement. Bénévole dans une association écologique durant plusieurs années, Abdelhamid, grâce à ses connaissances dans le réseau associatif, a pu décrocher un poste en tant que cadre dans une importante entreprise publique. Ce nouveau mécanisme du travail aidé a également suscité l'intérêt des entrepreneurs qui bénéficient ainsi d'une main-d'œuvre qualifiée et subventionnée. «Avec la suppression de la dégressivité sur la subvention publique versée au salaire des nouveaux contractuels, les entreprises disposent ici d'un avantage sans précédent pour moderniser leur encadrement et accroître leur niveau de qualification technique», constate Zahir, un jeune patron d'une entité spécialisée dans le bâtiment et les travaux publics. Les déclarations des candidats à l'emploi et celles des patrons laissent présager que cette mesure sociale du gouvernement va permettre une réelle animation du marché de l'emploi. Au cours des années précédentes, le DIAP contribuait à créer en moyenne 230 000 postes, selon les estimations du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Ce chiffre est appelé, désormais, à se multiplier grâce aux mesures incitatives introduites ces derniers jours.