Le gouvernement égyptien a accusé les manifestants partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi d'avoir attaqué des résidents, avant-hier, dans les heurts qui ont fait au moins 50 morts. Du côté des pro-Morsi, on affirme que les forces de l'ordre ont "tiré pour tuer". Un responsable du ministère de l'Intérieur a concédé que toutes les personnes tuées, dont la quasi-totalité au Caire, étaient des civils. Ces heurts se sont produits le jour des célébrations du 40e anniversaire de la guerre israélo-arabe du 6 octobre 1973, que les Egyptiens considèrent comme une victoire. Les manifestants pro-Morsi "pacifiques" ont "été attaqués de sang-froid par les forces du coup d'Etat qui ont tiré pour tuer, atteignant des Egyptiens au cœur faisant exploser leurs têtes, dans des actions sanglantes planifiées par les chefs impitoyables et sanguinaires du coup d'Etat et leurs collaborateurs", lit-on dans un communiqué de l'Alliance pour la Démocratie et contre le coup d'Etat, coalition menée principalement par les Frères musulmans. Au Caire, "des heurts ont éclaté entre des résidents et des Frères musulmans qui ont voulu gâcher les célébrations de la victoire du 6 Octobre avec des armes et de la chevrotine, faisant 47 morts", affirme le ministère de l'Intérieur. "La police a fait usage uniquement de gaz lacrymogènes", a assuré le général Ayman Helmi, porte-parole du ministère. M. Morsi, premier président élu démocratiquement en Egypte, a été destitué et arrêté le 3 juillet par l'armée après que des millions de manifestants eurent réclamé son départ. Depuis le 14 août, les autorités mises en place par les militaires ont tué plus d'un millier de manifestants pro-Morsi et ont arrêté plus de 2000 Frères musulmans, la confrérie islamiste du président déchu. 44 morts dans des affrontements entre police et pro-Morsi Au moins 44 personnes ont trouvé la mort et plus d'une centaine d'autres ont été blessées en Egypte dans des affrontements entre partisans de l'ex-président Mohamed Morsi et policiers, rapportent les médias occidentaux. Dans le même temps, l'agence égyptienne MENA fait état de près de 250 blessés dans les troubles. Dimanche 6 octobre, les partisans du mouvement Frères musulmans, dons les activités ont été récemment interdites en Egypte, ont mené une manifestation dans la ville de Delga située à environ 300 kilomètres au sud du Caire. Lorsque les protestataires se sont approchés d'un bureau de police, des heurts ont éclaté. Les manifestants se sont mis à jeter des pierres sur les policiers, qui ont riposté par des tirs. Depuis le 4 octobre, les partisans du dirigeant égyptien déchu Mohamed Morsi mènent une vaste action de protestation dans l'ensemble du pays.