A l'occasion de la tripartite (Gouvernement, Patronat, UGTA), le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a affirmé que le processus de remise en route de notre industrie va en harmonie avec le développement mondial. " Aujourd'hui au niveau mondial, les changements sont là, de ce fait chaque pays, essentiellement les pays riches, protègent leur économie, maintenant c'est à nous de protéger la nôtre "a-t-il dit. S'agissant des accords internationaux, il a affirmé que " l'Algérie va vers une dérive, les accords internationaux ne servent que ceux qui sont intéressés". Avant de poursuivre, " aujourd'hui nous cherchons d'abord à nous asseoir économiquement, sur le plan national, puis s'orienter à l'international ". " Un pays sans industrie est un pays voué à l'échec, donc, nous avons l'industrie, nous avons les compétences, il faut maintenant aller vers un consensus national ", a-t-il martelé. Par ailleurs, et dans son intervention, le secrétaire général a mis l'accent sur la nécessité d'"instaurer une culture de consommation nationale chez le citoyen ". Pour lui, les Algériens doivent apprendre à acheter les produits algériens. Par ailleurs, M. Sidi Said estime "impératif" une révision du pacte économique et social afin de répondre à "l'ambition nationale" de l'édification d'un développement "pérenne et durable" dans tous les domaines.Il a relevé lors de la réunion que la mise en œuvre de l'"ambition nationale de construction" implique l'engagement moral entre tous les partenaires économiques et sociaux. "A cet effet, l'UGTA affirme avec détermination qu'elle contribuera activement à la réhabilitation et au développement industriel national ainsi qu'à la promotion et à la mise en valeur de la production nationale, facteur déterminant des avancées économiques et sociales pour la stabilité", a ajouté M. Sidi Said. Il a ainsi appelé à "asseoir" et "intensifier" la collaboration entre les entreprises nationales, qu'elles soient du secteur public ou privé, estimant que cette démarche renforcera la "cohésion" de l'action économique et éloignera les "incompréhensions". Egalement, il a affirmé qu'il est nécessaire de protéger l'économie nationale par des mécanismes douaniers. Ainsi, pour lui il ne faut pas importer les produits fabriqués dans le pays. En outre, le secrétaire général a déploré le fait que les pouvoirs publics n'ont pas mis les bouchées doubles pour sauver le secteur du textile. Chiffres à l'appui, il a affirmé que ce secteur comptait 400 000 travailleurs durant les années 90, hélas le chiffre est maintenant de 50 000. Pour lui, " le secteur est important dans la création d'emplois ". Pour redonner âme au secteur, il est important, selon lui, de limiter les importations. Toutefois, il a tenu à préciser que " ce n'est pas le " goulag ", nous voulons que ce qui est produit chez nous, doit être protégé ". Dans un autre sillage, il a mis en exergue le rôle des médias dans la protection de l'économie nationale. Quant à la stabilité sociale, il a défendu la volonté de son institution à défendre les travailleurs, cependant, il ne faut pas recourir à la grève. A ce propos il a estimé, " quand nous on faisait la grève, personne ne nous soutenait, ou étiez-vous quand on débrayait ". Par ailleurs, M. Sidi Saïd a indiqué que l'UGTA sollicite une prochaine tripartite qui se penchera sur les questions sociales relatives au monde du travail, notamment l'article 87 bis du Salaire national minimum garanti (SNMG).