Effectuant une visite en Algérie depuis lundi, dans le cadre d'une tournée dans les pays de la région Afrique du Nord/ Moyen-Orient, le président de la Société financière internationale (SFI) et vice-président de la Banque mondiale, M. Lars Thunell, a dressé, hier un véritable réquisitoire sur le climat d'affaires en Algérie, même s'il estime que beaucoup de choses ont été faites pour encourager le secteur privé. Il pointera du doigt particulièrement les procédures administratives du régime fiscal algérien qui restent selon ses propos, “des plus complexes au monde'' et alourdissent, en conséquence, le climat des affaires en Algérie. Le responsable de cette filiale de la Banque mondiale chargée du soutien au secteur privé a, en outre, ajouté que l'Algérie occupe la 165e place mondiale sur 177 pays pour ce qui est des “modalités administratives de la fiscalité”. Cela ne l'a pas empêché de préciser que le critère des procédures administratives du système fiscal, qui porte sur la relation entre le contribuable et l'administration fiscale (documentation à fournir, système de déclaration d'impôts, litiges...), diffère de celui de la pression fiscale, lequel signifie le rapport entre les recettes fiscales d'un pays et son Produit intérieur brut (PIB). M. Thunell indiquera dans ce contexte que le taux actuel de la pression fiscale en Algérie se situe autour de 18% du PIB, et reste ainsi le plus faible du pourtour méditerranéen où il est situé entre 30 et 32%. Aussi, il rappellera qu'un accord a été conclu en octobre dernier entre la SFI et le ministère algérien des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI) sur la simplification des procédures d'investissements en Algérie, dont l'objectif est la refonte des procédures, y compris fiscales. Il évoquera dans ce contexte la coopération entre l'Algérie et la SFI dans le domaine de la réforme bancaire et la privatisation des grandes banques publiques, l'encouragement à la création de PME, l'amélioration du climat des investissements et l'agriculture. Le président de la SFI passera également en revue les thèmes ayant trait aux réformes et aux privatisations. C'est ainsi qu'il indiquera qu'en termes d'encouragements au secteur privé, l'Algérie a pris des mesures ‘'dans la bonne direction'', même si ‘'beaucoup de choses restent encore à faire.'' Pour ce qui est du processus de privatisation en Algérie, M. Thunell, estime que dans la plupart des cas les entreprises algériennes éligibles à la privatisation ont besoin d'un repreneur ayant la qualité de ‘'partenaire stratégique'' doté de la capacité d'opérer un changement efficient dans l'organisation et la gestion de ces entreprises. Il se dit d'ailleurs convaincu que “de grandes privatisations vont être opérées et qui ne vont pas manquer d'opter, dans certains cas, pour la privatisation partielle à travers le marché boursier afin de pouvoir réactiver ce dernier qui fonctionne, actuellement, avec seulement moins de cinq entreprises”. Pour rappel, M. Lars Thunell est arrivée lundi à Alger pour une visite de trois jours au cours desquels il a eu à rencontrer le chef du gouvernement, le ministre des Finances, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, le gouverneur de la Banque d'Algérie, des P-DG de banques ainsi que des chefs d'entreprises publiques et privées. Institution du groupe de la Banque mondiale chargée du secteur privé, la SFI est la plus grande source multilatérale de financements pour les entreprises privées dans les pays en voie de développement. Sa mission est de financer des investissements du secteur privé, mobiliser des ressources sur les marchés internationaux de capitaux, assister ses clients dans l'amélioration de leur viabilité sociale et environnementale et fournir des prestations d'assistance technique et de conseil aux gouvernements et aux entreprises.