L'arrivée hier du vice-président exécutif de la SFI à Alger vise à donner un coup d'accélérateur à l'investissement privé en Algérie qui constitue plus de 75% de l'activité économique du pays. Un investissement cependant freiné par les attitudes bureaucratiques et la difficulté d'accès au crédit qui découragent les plus téméraires d'entre les Algériens. La Société financière internationale (SFI), institution du Groupe de la Banque mondiale chargé des opérations avec le secteur privé, a signé avec le gouvernement algérien, représenté par le ministère des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI), un accord d'assistance technique en vue de la simplification des procédures d'investissement en Algérie. Ce projet sera mené par la structure PEP-MENA, en charge au sein de la Société financière internationale, des projets d'assistance technique pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient. Ainsi, la SFI s'emploiera à aider le gouvernement algérien au niveau régional puis national, à simplifier les procédures d'investissement et à réduire, voire éliminer les obstacles de nature bureaucratique. L'objectif recherché est une refonte des procédures en vue de réduire les coûts et les délais que celles-ci impliquent, afin d'encourager l'investissement direct national et étranger. Ce projet, financé par le Groupe Banque mondiale, se focalisera sur le site pilote de Blida, avec l'ambition, à terme, de généraliser les procédures aux autres wilayas d'Algérie. La SFI, à travers PEP-MENA, travaillera dans ce cadre en étroite collaboration avec le ministère des Participations et de la Promotion des investissements, l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), le ministère des Finances, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale , le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, le ministère du Commerce, et le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. M. Abdelkader Allaoua, directeur associé au sein du groupe Banque mondiale a déclaré à ce titre: "Ce projet a été lancé suite à un dialogue particulièrement fructueux entre le gouvernement algérien et le Groupe Banque mondiale, qui a débuté en décembre 2005 par une collaboration sur l'amélioration des indicateurs Doing Business de l'Algérie. Au cours de ces derniers mois, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère des Participations et de la Promotion des investissements, ainsi qu'avec une équipe constituée de représentants de différents départements ministériels, à la définition de mesures et de moyens concrets permettant à l'Algérie de représenter une meilleure option pour les investisseurs. Cette collaboration s'est traduite par une assistance technique de la Banque mondiale qui a permis d'identifier des mesures de nature réglementaire et légale permettant d'améliorer le classement mondial de l'Algérie. Elle aboutit aujourd'hui à la concrétisation d'un projet d'assistance technique de la SFI en vue de simplifier le processus d'investissement, notamment à travers le dispositif ANDI. Ces projets reflètent la détermination du gouvernement à engager d'importantes réformes en vue d'attirer de nouveaux investissements en Algérie". Le directeur général de l'investissement et des relations économiques extérieures du MPPI, M. Hamoud Benhamdine, co-signataire du Protocole d'accord, a, quant à lui, déclaré que " le MPPI entend maintenir et poursuivre son engagement à améliorer le climat des affaires en Algérie et partant, la perception de l'image de l'Algérie en tant que pôle attractif de l'investissement international au niveau régional. Les améliorations déjà introduites dans la législation relative à l'investissement constituent certes un élément important mais ne sauraient à elles seules suffire pour hisser les investissements au niveau que peut atteindre l'Algérie eu égard à ses potentialités. L'ensemble du cadre de fonctionnement de l'économie algérienne doit évoluer de façon cohérente pour générer les effets escomptés en terme de croissance. C'est une action continue et de longue haleine nécessitant l'implication de toutes les administrations, organismes et institutions publiques car la concurrence est rude au niveau mondial et dans la région pour attirer l'IDE. La facilitation de l'investissement est une culture qui doit se développer dans le comportement quotidien des agents relevant de l'administration en général et de l'administration et organismes à finalité économique en particulier. La culture du possible doit supplanter celle de l'interdit par principe, héritée d'une époque aujourd'hui révolue". La Société financière internationale, institution du Groupe de la Banque mondiale chargé des opérations avec le secteur privé, est le plus grand fournisseur multilatéral de financements pour les entreprises privées dans les pays en voie de développement. La SFI finance des investissements du secteur privé, mobilise des ressources sur les marchés internationaux de capitaux, facilite le commerce, assiste ses clients à améliorer leur viabilité sociale et environnementale, et fournit des prestations d'assistance technique et de conseil aux gouvernements et entreprises. Depuis sa création en 1956 jusqu'en 2006, la SFI a engagé des financements en fonds propres de l'ordre de 56 milliards de dollars et a syndiqué des prêts pour un montant de 25 milliards de dollars au profit de 3 531 sociétés présentes dans 140 pays en voie de développement. Avec le soutien des donateurs, la SFI a fourni plus d'un milliard de dollars de prestations d'assistance technique et de conseil. L'entité Private Enterprise Partnership for the Middle East and North Africa (PEP-MENA) est chargée, au sein de la SFI , de fournir une assistance technique permettant le développement du secteur privé au sein de la région MENA. Les domaines d'intervention de cette structure sont l'amélioration de l'environnement économique et réglementaire dans la région, le renforcement du secteur financier, la promotion de la croissance des petites et moyennes entreprises ainsi que celle des structures qui les accompagnent ou les représentent telles que les sociétés de conseil et les associations professionnelles, la restructuration et la privatisation d'entreprises du secteur public, le développement d'un secteur privé viable, et la mise en œuvre de partenariats privé-public, particulièrement en matière d'infrastructures. En 2006, la SFI a engagé près de 8 milliards de dollars de financement, dont près de 7 milliards en compte propre. Son portefeuille actuel est de plus de 22 milliards de dollars. Avec le soutien des donateurs, elle a fourni plus d'un milliard de dollars de prestations d'assistance technique et de conseil. Durant sa visite en Algérie, le vice-président exécutif de la SFI, attendu lundi à Alger, doit rencontrer de hauts responsables du gouvernement ainsi que des représentants du secteur privé . M. Thunell discutera avec les ministres des moyens d'appuyer les efforts de l'Algérie visant la réduction de la pauvreté et du chômage, selon cette source, qui rappelle "l'engagement continu de la SFI en faveur du développement du secteur privé et de la création d'emplois" dans le monde.