C'est du moins ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed à Alger, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au forum d'El Moudjahid. En effet, M. Baba Ahmed a affirmé hier à Alger que " nous allons procéder à des modifications dans le programme scolaire, c'est une procédure qui est extrêment délicate c'est pour ça qu'on a préféré être accompagné par une commission pour mener à bien cette mission " a -t-il relevé, ajoutant que " nous serons en contact avec tous les membres de la famille de l'éducation pour prendre les dispositifs adéquats ". Cette commission, poursuit le ministre, devrait être installé, d'ici quelques mois. Il a également évoqué pour la unième fois l'allégement du cartable. Il a indiqué que " toutes les dispositions seront prises à savoir casiers, double livres " pour rendre le cartable plus léger. Par ailleurs, le ministre a appelé lors de cette conférence les enseignants à réintégrer leur poste et ne pas prendre les élèves en " otage ". Il est également important de rappeler que lors de la rencontre de plusieurs heures, qui a réuni la tutelle avec le syndicat autonome CNAPEST, samedi dernier aucun accord n'a été conclu pour faire cesser le mouvement de grève initié par le CNAPEST depuis le 7 octobre dernier. A cet égard, M. Baba Ahmed a mis en garde, qu' " il sera procédé à une retenue sur les salaires des enseignants ayant participé à la grève du 7 au 10 octobre ". Il a martelé que "dans le cas où les enseignants grévistes ne réintègrent pas leur poste, demain (dimanche), le week-end sera également défalqué de leur salaire ", Tout en ajoutant " s'ils persistent dans leur grève nous appliquerons la loi et chaque journée de grève sera défalquée du salaire ". Il a, en outre, rappelé que " les chiffres révèlent que le taux de suivi de la grève pour les enseignants du secondaire oscillait entre 21% et 25% au quatrième jour de la grève (jeudi 10 octobre) et s'était établi à 65% dans quatre wilayas du pays) ". Pour le coordinateur national du CNAPEST Nouar Larbi, "des assemblées générales devraient avoir lieu dimanche dans tous les lycées et les écoles afin de rendre compte de la rencontre, la veille, des représentants du CNAPEST avec le ministre de l'Education nationale, mais la grève se poursuit en attendant ". Il s'agira pour les membres du CNAPEST d'évaluer la rencontre avec la tutelle et d'écouter les enseignants afin de pouvoir trancher, en fonction de cette évaluation, la poursuite ou non de la grève. Nouar Larbi a suggéré à la tutelle d'ouvrir le dialogue avec les syndicats de l'Education à chaque fois qu'il est nécessaire afin d'éviter le recours à la grève. Autre point abordé par le ministre, s'agit de la mise en en place d'un comité regroupant le ministère, le syndicat et la fonction publique pour examiner le dossier du statut particulier notamment en ce qui concerne les anciens enseignants privés de promotion faute de diplôme universitaire. La rencontre a été mise à profit par le syndicat pour soulever le cas d'un enseignant du secondaire à Bouira, membre de l'organisation syndicale qui a été licencié depuis près de six mois, appelant à le réhabiliter et à le réintégrer rapidement considérant la mesure de licenciement comme " une atteinte au droit d'exercice d'une activité syndicale ". Le ministre a promis " d'examiner le dossier avec des cadres du ministère et d'étudier la possibilité de convoquer l'enseignant en question et le directeur de l'Education de Bouira ". M. Baba Ahmed s'est engagé à trancher la question dans les deux prochains jours. Concernant le dossier relatif aux enseignants des lycées techniques, le responsable du secteur a fait savoir que le concours d'aptitude professionnelle pour cette catégorie aura lieu en novembre prochain. Il s'est engagé en outre à adresser une demande au ministre de l'habitat pour réserver un lot de logements au profit des enseignants des wilayas des Hauts-Plateaux et du Nord à l'instar de ce qui se fait pour les régions du Sud. Pour ce qui est de la médecine du travail, le ministre a rassuré le syndicat qu'un comité ad hoc (tutelle, syndicat et Fonction publique) sera mis en place pour arrêter la liste des maladies professionnelles du secteur de l'Education et trouver les mécanismes permettant aux enseignants malades de ne plus exercer et d'obtenir une indemnité de la caisse de sécurité sociale. Pour ce qui est de recourir aux cours particuliers aux élèves à de rattraper les cours n'ayant pas été dispensés du fait de la grève, le ministre se dit " redouter " en soulignant que "certaines revendications sont acceptables mais il existe des cas individuels qui ne doivent pas, pour autant, compliquer les choses ". Dans ce contexte, M. Baba Ahmed a indiqué que lors de la réunion de samedi derniers, certaines solutions ont été présentées pour la prise en charge de la majorité des préoccupations soumises alors que d'autres revendications induisant des charges financières ont été écartées conformément aux instructions du Premier ministre. De leur côté, les membres du syndicat ont exprimé leurs préoccupations concernant l'amélioration de la situation socioprofessionnelle des enseignants. Il s'agit, entre autres, de la révision des statuts des travailleurs de l'éducation, la réhabilitation des anciens enseignants privés de promotion faute de diplôme universitaire, le dossier de la médecine du travail, le logement et la prime de zone.