Selon l'expert international en économie et chargé du dossier de la coopération algéro-française dans le secteur de l'Industrie, Jean-Louis Levet, la ré-industrialisation devrait tenir compte " des forces et des faiblesses " d'un pays notamment en matière de formation et de développement scientifique. L'expert français a mis l'accent dimanche dernier, en marge d'une conférence sur " la stratégie industrielle pour un Etat dans la mondialisation " organisée par l'Institut national des études stratégiques globales (INESG), sur l'importance de la formation, de qualification, de formation des formateurs dans le cadre de la ré industrialisation. La conclusion de partenariats et l'attraction des investissements étrangers ont été également recommandées par cet expert. Il s'est félicité, au passage, de la démarche des autorités algériennes dans le domaine de l'industrie en affirmant que " le gouvernement et les experts algériens ont élaboré de nombreux documents de qualité pour aller vers une ré-industrialisation. C'est un véritable enjeu de chercher à maîtriser l'avenir ". Le conférencier a également salué les partenariats algéro-français conclus dans les domaines de l'industrie pharmaceutique, le transport et la filière automobile citant les projet d'usine de Sanofi-Aventis qui sera implantée près d'Alger, d'Alstom pour l'assemblage de tramways à Annaba et de Renault pour le montage d'automobiles à Oran. Il a, par ailleurs, souligné que l'Algérie possédait un potentiel agricole considérable d'où la nécessité, selon lui, de le valoriser et de le développer au même temps que l'industrie. Il recommande aussi d'investir dans la recherche, soulignant que dans tous les pays développés 85% de la recherche-développement se fait dans l'industrie. L'expert a en outre, préconisé qu'un travail de réseau doit se faire sur les sites de production de l'industrie réunissant surtout les sous-traitants, les laboratoires, les centres techniques et les systèmes d'informations. Pour lui, chaque pays doit posséder les capacités de prospective, d'analyses stratégiques, d'évaluation des politiques publiques ainsi que des capacités de concertation pour réussir à se mobiliser autour d'un projet et de penser aux enjeux d'aujourd'hui et de l'avenir. Désormais, le projet de la ré-industrialisation du pays est le centre de préoccupations de nombreux pays étrangers à savoir les Allemands, les Espagnols, les Américains, et même les turcs. Tout ce beau monde qui se bouscule aux portillons d'Alger pour soi-disant aider et contribuer à la réussite du pays dans son projet industriel n'est qu'une course entre ces pays pour avoir la part du lion.