« Chaque pays, quels que soient sa taille ou son niveau de développement, peut avoir sa stratégie industrielle » à lui, a estimé, hier, Jean-Louis Levet, expert et économiste français, dans une conférence à l'Institut national des études et de stratégie globale (INESG). L'invité, qui n'est pas un inconnu, est chargé, depuis quelques mois, par le gouvernement français de suivre le dossier de coopération algéro-française dans le domaine industriel. Jean-Louis Levet devait parler dans sa conférence de « la stratégie industrielle d'un Etat dans le contexte de la mondialisation », un sujet qui devrait nous permettre de « tirer des enseignements utiles » d'autant plus que ce débat intervient dans le contexte pour l'Algérie de la mise en place de sa propre sa stratégie industrielle pour « identifier les gisements de compétitivité dont peut se prévaloir notre économie », avait déclaré, en préliminaire, le président de l'INESG, Bourenane. L'expert français, qui a commencé par clarifier les concepts, en rappelant la mondialisation et les transformations qu'elle a induites comme bouleversements, a expliqué les « clefs » de l'industrialisation, car le processus de production n'est plus le même que celui d'il y a trente ans, fondé sur la sous-traitance. Il n'a pas soufflé mot, sur l'Algérie et ses choix dans le domaine de l'industrialisation, se contentant de dire que « malgré son potentiel agricole », l'Algérie « peut nourrir l'ambition d'adopter une bonne stratégie industrielle ». Quant à l'assistance du partenaire français dans le lancement de certaines filières, M. Levet a reconnu que des projets comme celui de Sanofi, qui a investi tout récemment dans la production pharmaceutique, Renault pour l'assemblage de véhicules automobiles, ou encore Alsthom dans le montage des rames de métro, sont « de bons exemples de partenariat profitable aussi bien pour l'Algérie que pour la France ». Le reste de la conférence a été axé sur les transformations de l'économie mondiale avec, la nouvelle économie, l'émergence des pays comme la Corée, le Mexique, l'Inde, le Brésil, la Chine... Pour Jean-Louis Levet, beaucoup de données ont changé avec la mondialisation. Les flux d'échanges ne se font plus entre Etats mais « entre filiales de groupes » ; le cycle de production n'est plus le même ; avec « la montée en cadence de la qualification », les frontières s'élargissent, ajoutant par ailleurs qu'« il n'y a pas de secteur condamné (à disparaître) mais des entreprises qui n'innovent pas assez ».