La privatisation de l'Entreprise nationale des industries électroménagères (Eniem) est en voie de se concrétiser. Selon la direction de l'entreprise, le nouveau propriétaire sera connu au mois de novembre prochain, à l'issue de la séance d'ouverture des plis des soumissionnaires suite à l'appel d'offres qui a été lancé il y a quelques semaines. Cette privatisation rentre dans le cadre du nouveau calendrier arrêté récemment par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements et qui concerne treize entités étatiques évoluant dans diverses branches d'activité. Pour la mise en route du processus de cession de l'Eniem, la direction a fait savoir aussi que la banque d'affaires espagnole Santander a été choisie pour l'évaluation des potentialités industrielles et commerciales de l'entreprise. Cette opération a débuté au mois de novembre 2006. En tout cas, à voir de près les conditions qui ont été définies dans le cahier des charges que doivent remplir les prétendants à la reprise de l'Eniem, il y a lieu de conclure que c'est un véritable exploit qui est recherché à travers la vente de l'Eniem, à l'image de ce qui a été fait avec le groupe indien Espat lorsqu'il a repris le complexe sidérurgique d'El-Hadjar. En effet, dans le cahier des charges en question, une série de conditions a été tracée dans le but de garantir un bond dans le processus de développement de l'entreprise. A cet égard, il est utile de mentionner qu'à l'ombre des conditions préétablies, l'entreprise en question ne sera cédée qu'à un professionnel dans le domaine de l'électroménager qui s'engagera à développer les structures industrielles et le développement de la position qu'elle occupe sur le marché actuellement. De ce fait, le repreneur potentiel s'engagera à préserver les emplois existants et à contribuer au processus de développement local dans la région de Tizi Ouzou, et ce, en créant de nouveaux postes d'emploi, ainsi qu'une contribution à la fiscalité locale. Les effectifs actuels de l'entreprise sont de l'ordre de 2 500 emplois alors qu'il y a une dizaine d'années, l'Eniem employait quelque 5 000 travailleurs. En dépit de toutes les contraintes qui freinent son développement et son expansion, l'Eniem a repris tout de même avec les résultats positifs qu'elle réalise ces dernières années. Ainsi, l'année dernière, elle a atteint un chiffre d'affaires de près de 5 milliards de dinars et le même résultat est attendu à la fin de l'année en cours, selon la direction de l'entreprise. En ce qui concerne ses capacités commerciales, le produit de l'ENIEM est fort de quelque 50% de parts sur le marché national, malgré la farouche concurrence que lui déclarent de grandes marques internationales de l'électroménager qui envahissent de plus en plus le marché national. Outre la société mère, le groupe Eniem est également appelé à céder deux de ses filiales sises respectivement à Mohammadia dan la wilaya de Mascara (Filamp pour la production de lampes électriques) et une autre filiale à Khemis Meliana, dans la wilaya de Aïn Defla, pour la production de sanitaires. Des observateurs estiment que vu le potentiel de l'Eniem, qui est appréciable que l'entreprise demeure solvable. De ce fait, d'aucuns s'attendent à ce que l'appel d'offres pour la privatisation de l'entreprise suscite un engouement chez les repreneurs potentiels.