Le conglomérat industriel américain General Electric a enregistré une baisse de 9% de son bénéfice net au troisième trimestre à 3,18 milliards de dollars, plombé, explique-t-il, par sa filiale financière, dont il poursuit le délestage. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice ajusté, mesure regardée par les marchés, est ressorti à 36 cents par action, soit 1 cent de mieux que la moyenne prévue par les analystes. Son résultat opérationnel est aussi ressorti supérieur aux attentes des analystes. Le groupe de Fairfield (Connecticut) a enregistré sur la période une troisième baisse consécutive de son chiffre d'affaires: -1,45% à 35,72 milliards de dollars, en dessous des attentes (35,96 milliards). Il affiche toutefois un carnet de commandes industrielles record à 229 milliards de dollars, tiré par les Etats-Unis (+18%) et l'Europe (+17%) qui repart après avoir stagné, ce qui se traduit par une amélioration des marges de l'ordre de 120 points de base du fait des économies de coûts, précise GE. A la Bourse de New York, le titre progressait de 1,34% à 25,01 dollars lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance. Mi-septembre, GE avait prévenu que l'acquisition du motoriste italien Avio pour 4,3 milliards de dollars allait se traduire par une charge exceptionnelle de 2 cents par action dans ses comptes du troisième trimestre. Mais le conglomérat explique que ce sont ses activités financières, regroupées au sein GE Capital, 80% des actifs du groupe, qui l'ont plombé sur les trois derniers mois. En effet, si le bénéfice net de GE Capital, qui représente plus de la moitié de ses bénéfices, a progressé de 13% à 1,89 milliard de dollars, son chiffre d'affaires a décroché de 5% à 10,67 milliards. Depuis la crise du "subprime", la direction de GE a entrepris de réduire l'importance de ses activités financières pour être moins dépendant de ses profits, qui ont longtemps tiré la rentabilité du groupe. Le but est de réorganiser ses bénéfices de manière à ce que 70% soient générés dans l'industrie et 30% dans les activités financières. Mais les marchés doutent de cette stratégie qui intervient au moment où le secteur financier américain est en pleine phase d'assainissement et surtout du fait que GE Capital représente pas loin d'un tiers des revenus du conglomérat. Les ventes du groupes ont bénéficié des activités industrielles notamment en Afrique où GE a décroché en Algérie l'un des plus gros contrats de son histoire dans le domaine de l'énergie, d'un montant de 2,7 milliards de dollars. "Nous avons fait croître nos profits dans l'industrie de 11% avec un bon accroissament des marges. GE Capital est plus petite mais plus solide. Elle reverse de l'argent à sa maison mère tout en maintenant sa rentabilité. Et avec un carnet de commandes record de 229 milliards de dollars, nous nous imposons et sommes bien positionnés pour 2014", a résumé le P-DG Jeffrey Immelt, cité dans le communiqué. GE est considéré comme un baromètre de l'économie américaine au vu de la diversité de ses activités, qui vont des ampoules électriques à l'électroménager, en passant par les moteurs d'avion, l'imagerie médicale, les infrastructures pour le secteur de l'énergie et la finance.