L'Algérie reste fidèle à ses engagements concernant l'intégration maghrébine et africaine. Une affirmation renouvelée lundi à Alger par le ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra, à l'issue d'une conférence de presse animée jointement à Alger avec son homologue du Burkina Faso. " Les états de services et l'engagement de l'Algérie à l'intégration maghrébine et africaine à la solidarité des pays du Sud sont au-dessus de tout débat ". Le ministre a maintenu la position de l'Algérie sur ces deux questions qui font partie toujours des préoccupations de l'Etat algérien. Donc clarifications et fermeté de l'Algérie qui cherche en continu à créer un climat particulièrement chaleureux et propice à la mise en route de nombreux projets et d'actions positives et, surtout, de consultations régulières sur les problèmes régionaux et continentaux d'intérêt commun. Cependant, ce climat est souvent perturbé, voire détérioré au niveau maghrébin, avec le durcissement de l'attitude du Maroc et dont sa position intransigeante a ruiné tous les efforts entrepris par l'Algérie dans le cadre d'une intégration maghrébine de bonne foi et sans l'implication de la question du Sahara occidental qui devrait rester, selon Alger, entre les mains de l'ONU. Cette fermeté impressionnante de la diplomatie algérienne, qui ne s'est jamais départie un seul instant de ses positions de principe quant à la solution du conflit entre le Maroc et le Front Polisario, d'une manière pacifique, sous l'égide des Nations unies, caractérise la lenteur de la construction du Grand Maghreb. Une responsabilité à mettre sur le dos du Maroc qui ne cesse de claironner, à qui veut l'entendre : " La fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie constitue un frein à l'intégration maghrébine et à la coopération Sud-Sud ", une récente affirmation du ministre du Tourisme de Sa Majesté. C'est le monde à l'envers. Le Maroc, qui représente tout de même la dernière colonisation au Maghreb en occupant depuis 1974 le territoire du Sahara occidental, manifeste au demeurant ses contradictions et son isolement en ce qui concerne les problèmes les plus sensibles de la région, se trouve un autre prétexte pour se dire qu'il est pour cette intégration à la seule condition que l'Algérie consente à l'ouverture de ses frontières. Le Royaume dans cette plaidoirie a-t-il oublié de parler de la question du Sahara occidental et pour laquelle, il a claqué, depuis 1984, les portes de l'ONU, actuelle Union africaine. A-t-il fait, au moins, les conclusions qui s'imposent pour récapituler succinctement ses multiples opérations à capoter l'organisation de nombreux Sommet de l'UMA, tous non tenus à cause du refus du Maroc à siéger. Le Maroc fait le jeu de forces extérieures qui s'opposent à tout rapprochement politique et économique, que ce soit au Maghreb où en Afrique. Et il n'a jamais joué le " rôle de passerelle entre le Nord et le Sud ", comme l'affirment ses officiels. Au contraire, cette passerelle est ouverte à d'autres desseins et autres intrigues auxquels participent un lobby sioniste.