Les neuf membres du Comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) ont décidé à l'unanimité en octobre de maintenir le statu quo sur le taux directeur et les rachats d'actifs de l'institution, selon les minutes de cette réunion publiées hier. Lors de sa réunion des 8 et 9 octobre, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale britannique avait maintenu le taux directeur de la BoE à 0,50% (niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009), et décidé de laisser inchangé à 375 milliards de livres (442 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé depuis novembre 2012. Les nouvelles publiées entre les réunions de septembre et d'octobre "ont continué à pointer une reprise robuste de l'activité (économique) au Royaume-Uni" et la confiance des ménages et des investisseurs s'est sont renforcée, a souligné le CPM. La BoE a également noté que la récente baisse du taux de chômage a connu un rythme plus rapide qu'attendu. Dans ce contexte, la BoE a estimé qu'il était "probable que le chômage soit plus bas et la croissance (de l'activité) plus robuste au cours du second semestre 2013 qu'anticipé au moment du rapport (trimestriel) sur l'inflation" publié en août. Mais "la BoE est aussi restée prudente sur la rapidité à laquelle le taux de chômage va tomber sous 7%, niveau à partir duquel elle pourra envisager un resserrement monétaire", a noté James Knightley, économiste chez ING. Le CPM a ainsi relevé que si le taux de chômage a reculé à 7,7% sur la période de trois mois achevée fin juillet, il reste bien au-dessus du niveau cible. A peine plus d'un mois après son arrivée à la tête de la BoE, le Canadien Mark Carney avait fait prendre un virage inédit à la "Vieille Dame", comme est surnommée la banque centrale britannique, en annonçant en août que l'institution n'envisagerait pas de relever son principal taux d'intérêt ni de réduire ses injections massives de liquidités, tant que le taux de chômage serait supérieur à 7% au Royaume-Uni. Pour Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight, si le taux directeur devrait rester inchangé pendant encore au mois deux ans, "les minutes renforcent l'idée que la barre pour de nouveaux rachats d'actifs est désormais très haute".