Le prix du baril de pétrole a terminé en baisse avant-hier, continuant à pâtir de l'annonce d'une nouvelle forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis et de l'espoir de voir les exportations libyennes repartir à la hausse. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre a lâché 39 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 96,38 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 108,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,02 dollar par rapport à la clôture de la veille. "Aux Etats-Unis, on n'a pas reçu de nouvelles particulières sur le marché de l'énergie, aussi le baril de WTI a poursuivi la tendance à la baisse" alimentée ces derniers temps par "la hausse continue des réserves de brut" dans le pays, relève l'analyste indépendant Andy Lipow. Selon le département américain de l'Energie (DoE), les stocks d'or noir aux Etats-Unis ont en effet progressé la semaine dernière de 4,1 millions de barils. Donc au total depuis la mi-septembre, ces réserves ont grimpé d'environ 28 millions de barils dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir. Surtout, les stocks de brut à Cushing (Oklahoma), où sont stockés les stocks de brut servant de référence au WTI, sont montés de 2,2 millions de baril la semaine dernière. Entre la demande estivale d'essence, lors de la période des grands déplacements, et la demande hivernale pour le chauffage, l'automne est généralement une période où la demande est moindre et où les stocks pétroliers augmentent. Mais "la production reste à un niveau élevé alors même que les perspectives pour un regain de demande énergétique ne sont pas très encourageantes", note Bart Melek de TD Securities. Aussi les cours du WTI "poursuivent la tendance amorcée depuis la mi-octobre, quand le baril était à près de 103 dollars", ajoute-t-il. Les cours du brut ont aussi pâti du retour prochain sur le marché mondial d'une partie du pétrole libyen. La capacité moyenne de production du pays s'établit habituellement, hors période de conflit, autour de 1,5 à 1,6 million de barils par jour. Mais la production et l'exportation de brut y ont été fortement perturbées ces derniers mois par des mouvements de protestation. La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé jeudi la levée de l'état de force majeure dans le terminal pétrolier d'al-Harriga (est) où la reprise des exportations est prévue à partir de dimanche ou lundi après plusieurs mois de fermeture. D'une capacité de 110 000 barils par jour (b/j), ce terminal pétrolier avait été fermé cet été par des manifestants qui réclamaient des emplois et une meilleure répartition de la manne pétrolière. Autre facteur pesant sur les cours du brut américain: le dollar s'est renforcé, rendant moins attractifs les achats de brut libellé en billet vert pour les investisseurs munis d'autres devises. En Asie, le pétrole continuait de baisser dans les échanges matinaux après l'annonce d'une nouvelle hausse des stocks de brut américains et le maintien par la Réserve fédérale (Fed) des mesures de soutien à l'économie des Etats-Unis. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre abandonnait 20 cents à 96,57 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance reculait de 30 cents, à 109,56 dollars.