La croissance du secteur manufacturier de la zone euro s'est poursuivie en octobre, la France faisant figure d'exception avec un repli, selon l'indice publié avant-hier par le cabinet Markit, qui confirme une précédente estimation. L'indice s'est établi à 51,3 en octobre pour la zone euro, en légère hausse par rapport à septembre (51,1). Il s'agit d'une amélioration de la conjoncture pour le quatrième mois consécutif, souligne Markit. Lorsque le PMI dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie quand il est inférieur à ce seuil. "L'économie de la zone euro enregistre en octobre sa plus forte croissance depuis deux ans, soit depuis que la montée de l'incertitude résultant de l'intensification de la crise de la dette souveraine a commencé à toucher durement les entreprises en 2011", a commenté Chris Williamson, chef économiste de Markit. Selon lui, "la récente expansion mise en évidence par les données de l'enquête atteste d'un retournement important de conjoncture dans le secteur manufacturier" car, "alors qu'en début d'année, les données signalaient un taux de contraction annuel de la production industrielle de 2 à 3%, elles mettent à présent en évidence un taux d'expansion de 2 à 3%". Pour autant, la reprise "peine à prendre de la vitesse en octobre", note-t-il. En particulier, la hausse modérée des nouvelles commandes des entreprises ne les incite pas à embaucher. "Cela renforce le diagnostic selon lequel la zone euro, même si elle devrait continuer à enregistrer de la croissance après s'être finalement sortie d'une longue récession au deuxième trimestre, a toujours des difficultés à retrouver un rythme de croissance correct et reste vulnérable à une rechute", analyse Howard Archer, d'IHS Global Insight. Cet analyste juge en conséquence possible que la Banque centrale européenne décide de baisser son principal taux directeur à 0,25% lors de sa prochaine réunion jeudi. Tous les pays couverts par l'enquête ont enregistré une expansion en octobre, à l'exception de la France et de la Grèce. L'Irlande a ainsi enregistré un indice à 54,9, soit son plus haut niveau en 30 mois. Aux Pays-Bas, l'indice est à 54,4, il est à 52,7 en Autriche, 51,7 en Allemagne, et dépasse aussi les 50 points en Espagne (50,9) et en Italie (50,7). En France, il retombe à son plus bas niveau de quatre mois à 49,1, soit une révision à la baisse par rapport à la précédente estimation (49,4). Il est à 47,3 en Grèce.
Moins de banques avec moins d'actifs, selon un rapport de la BCE Les actifs des banques de la zone euro ont reculé de 12% entre 2008 et 2012 tandis que le nombre d'établissements a baissé de 10% au cours de la même période selon un rapport publié, avant-hier, par la Banque centrale européenne (BCE). A fin 2012, "les actifs du secteur bancaire (sur une base consolidée, excluant les très petites entités) ont reculé de près de 12% par rapport à 2008, à 29.500 milliards d'euros, avec une majeure partie de l'ajustement réalisé en 2009, alors que la crise s'étendait", a expliqué la BCE, se basant sur des données déjà publiées au cours des dernières années ou collectées auprès des autorités nationales et des banques. La part des prêts dans ces actifs a diminué dans la majorité des pays de la région, "spécialement en 2011 et 2012 en raison des conditions macroéconomiques faibles et d'une pression accrue sur les banques pour réduire leur endettement". "Dans certains cas, cela est aussi dû au transfert de prêts douteux à des sociétés de gestions d'actifs ou des structures de défaisance (" bad banks ")". Quant aux établissements bancaires, leur nombre a reculé de 10%, passant de 2.909 à 2.646, a ajouté l'institution monétaire de Francfort. Toujours selon ce rapport, l'Allemagne continue de détenir le plus gros secteur bancaire de la région avec un total d'actifs de 7.600 milliards d'euros, suivie de la France avec 6.800 milliards. "Les systèmes bancaires dans les pays les plus grands, comme l'Allemagne, la France et l'Italie, sont plus fragmentés et comportent des secteurs d'épargne et coopératifs forts", a souligné la BCE. Dans les pays plus petits, "les systèmes bancaires tendent à être plus concentrés, à l'exception notable de l'Autriche et du Luxembourg", car en Autriche le système s'apparente à ceux des plus grands pays tandis que le Luxembourg est caractérisé par "la présence d'un grand nombre d'instituts de crédit étrangers" "Ce rapport constitue une étape importante de la compréhension des changements intervenus dans le secteur bancaire de la zone euro", a commenté le vice-président de la BCE Vitor Constancio, cité dans le communiqué, soulignant qu'il s'agit d'"une base importante "pour le travail préparatoire de la BCE en vue d'assurer la supervision bancaire unique en zone euro à partir de novembre 2014. Il y a moins de quinze jours, la BCE avait publié ses critères d'évaluation des bilans des banques de la zone euro, un état des lieux qu'elle va réaliser avant d'endosser ce rôle de superviseur.