Les dépôts au jour le jour des banques de la zone euro auprès de la BCE ont légèrement reculé pendant le week-end du Nouvel An, mais restent à un niveau très élevé, selon des statistiques publiées, hier, par l'institution. Les banques ont stocké 413,88 milliards d'euros auprès de l'institution monétaire de Francfort durant le week-end, contre 445,68 milliards entre jeudi et vendredi derniers. Certains analystes voient dans ces niveaux élevés le signe des dysfonctionnements sur le marché interbancaire, à savoir que les banques continuent à se méfier trop les unes des autres pour se prêter les liquidités qu'elles ont en surplus. L'institution monétaire européenne leur avait accordé fin décembre un volume global de 489 milliards d'euros de prêts sur trois ans, qu'elles n'ont pas encore eu le temps d'investir, que ce soit en obligations d'Etat, en prêts aux ménages et entreprises ou d'utiliser pour honorer leurs propres obligations. "Cela ne devrait surprendre personne qu'en cas d'incertitude marquée, beaucoup des moyens (les liquidités mises à disposition par la BCE, ndlr) reviennent à la banque centrale", a déclaré à ce propos, hier, le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, au quotidien Tagesspiegel. "Mais le message central est: l'approvisionnement en liquidités du système bancaire est assuré par l'euro-système", c'est-à-dire les banques centrales nationales de la zone euro et la BCE, a ajouté Jens Weidmann. Selon certains observateurs le besoin comptable des banques de disposer de liquidités pour boucler leurs comptes annuels au 31 décembre, plutôt que de les prêter, a joué. L'argent déposé auprès de la BCE est rémunéré à 0,25%, ce qui en fait un placement très peu lucratif pour les banques, qui ont emprunté auprès de l'institution au taux de 1%. Durant ce même week-end du Nouvel An, des banques de la zone euro en besoin de liquidités ont emprunté 14,82 milliards d'euros à la BCE, au taux de 1,75%. L'indice PMI à 46,9 , contraction moins brutale qu'en novembre L'activité du secteur privé a continué de se contracter en décembre dans la zone euro, l'indice PMI s'établissant à 46,9, selon une deuxième estimation publiée, hier. La contraction de l'activité est cependant moins brutale qu'en novembre, où l'indice s'est établi à 46,4. L'indice PMI n'en a pas moins connu, sur l'ensemble du 4e trimestre 2011, un plus bas depuis le deuxième trimestre 2009, souligne la société Markit, qui publie cet indice. A 46,9, il est inchangé par rapport à la précédente estimation. Alors qu'un indice supérieur à 50 points signale une progression de l'activité, le passage sous cette barre est synonyme de repli. La production a connu une baisse pour le cinquième mois consécutif, et pour le second mois d'affilée, tous les pays couverts par l'enquête ont enregistré des niveaux de production en baisse, souligne Markit. L'Allemagne, la France, les Pays-Bas et l'Autriche n'ont vu qu'une diminution peu marquée de la production, mais celle-ci s'est plus nettement repliée en Grèce, Espagne et Italie. "Le secteur manufacturier dans la zone euro est clairement en train de connaître une nouvelle récession", a commenté Chris Williamson, chef économiste chez Markit, préoccupé par le fait que "les nouvelles commandes diminuent à un rythme bien plus élevé encore que la baisse de production décidée par les entreprises". En France l'indice PMI dans le rouge pour le 5ème mois consécutif en décembre La détérioration de la conjoncture dans l'industrie manufacturière française s'est poursuivie en décembre pour le cinquième mois consécutif mais la contraction de l'activité a ralenti, selon l'indice PMI publié, hier, par le cabinet Markit. Toujours inscrit sous la barre des 50 points (signalant ainsi une contraction de l'activité), l'indice qui mesure la performance globale de l'industrie manufacturière s'est redressé de 47,3 points en novembre à 48,9 points en décembre, son plus haut niveau depuis quatre mois. Le cabinet Markit n'évoque plus ainsi qu'un fléchissement "marginal". "Malgré un ralentissement de la contraction de la production en décembre, la conjoncture reste difficile dans le secteur manufacturier français, fragilisée par le climat d'incertitude affectant tant les consommateurs que les entreprises", a commenté Jack Kennedy, économiste du cabinet. Les fabricants, relève-t-il, ont réduit "plus sévèrement leurs stocks" ce qui dénote le "pessimisme des entreprises quant à l'évolution à court terme de la demande". Toujours selon Jack Kennedy, les entreprises manufacturières ont ainsi adopté en décembre "une attitude attentiste face à l'évolution de la crise dans l'Euro zone". Dans le détail, selon le cabinet, la moindre baisse de la production a reflété un fléchissement du taux de contraction des nouvelles commandes avec, en particulier, un recul moins prononcé des ventes à l'export qui ont enregistré leur plus faible repli depuis août. L'emploi a également progressé dans l'industrie manufacturière française en décembre, après avoir enregistré une légère baisse le mois précédent, même si le taux de création de postes reste marginal. Le volume du travail est resté inchangé en décembre, après avoir affiché une baisse au cours des quatre mois précédents. Anticipant une diminution de la demande, les fabricants français ont de nouveau réduit leurs stocks de produits finis en décembre. Les prix d'achat des fabricants français reculent pour le troisième mois consécutif en décembre en raison de la baisse des prix de certaines matières premières qui reste cependant elle aussi marginale. Les prix de vente des entreprises manufacturières françaises continuent d'augmenter, le taux d'inflation fléchissant cependant par rapport à novembre pour n'afficher qu'un niveau modéré sous la pression de la concurrence.