La dernière directive de la Commission européenne réglementant l'ouverture du marché et devant permettre plus de compétitivité avec la séparation des activités de production, de transport et de distribution est une organisation du marché qui, selon M. Mohamed Meziane, PDG de la Sonatrach, n'a pas pour objectif de viser Sonatrach. Le PDG de la Sonatrach qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a souligné que l'Algérie a montré son sérieux et son efficience en matière d'approvisionnement du marché européen. "Nous sommes en train de créer des sociétés de commercialisation sur les marchés espagnol, italien, anglais et français. Et jusqu'à présent, on ne se sent pas visés. Les Européens ont besoin de nous et nous avons besoin d'eux", dira-t-il. M. Meziane espère que Sonatrach pourra commercialiser 3 milliards de m3 de gaz sur le marché espagnol, 4 milliards de m3 sur le marché italien, 2,5 milliards de m3 sur le marché français, 4,750 milliards de m3 en l'Angleterre. Selon lui, cette quantité sur le marché européen peut augmenter en cours de route. Il souligne, dans le même sens, que le marché gazier évolue, les besoins sont très importants. M. Meziane met l'accent pour dire que le marché européen intéresse la Sonatrach. "Nous essayons de nous placer. Nous sommes présents au Portugal où nous avons pris une part de 2 % dans EDP, nous discutons pour développer notre présence dans ce pays en tant qu'investisseur dans l'électricité et la distribution". Il infirme tout partenariat avec GDF pour le projet Gassi Touil. "En ce qui concerne cette société nous avons des contrats de vente et d'achat. GDF est investisseur en Algérie à travers l'exploration" selon lui, la relation stratégique n'a pas été discutée. Elle n'est pas à l'ordre du jour, elle a été mentionnée par un responsable, "a lui de répondre maintenant sur la question de Gassi Touil. C'est une spéculation", déclare-t-il. Les investissements de la Sonatrach en Europe sont évalués, selon M. Meziane, à quelques centaines de millions de dollars dans l'exploration, la distribution et dans les projets de gazoducs. A cet effet, l'Algérie a été le premier pays à favoriser le partenariat en matière de concession de gazoduc pour l'approvisionnement de l'Europe. Il estime cet investissement en Europe entre 300 et 500 millions de dollars. Ce budget est utilisé en fonction de l'évolution des dossiers. A l'horizon 2010, la Sonatrach prévoit la vente de 6 milliards de m3 de gaz vers le marché américain sur un volume de 85 milliards de m3. L'Algérie a le potentiel nécessaire pour participer à l'approvisionnement de l'Europe en énergie et en gaz. A l'horizon 2015, le marché européen aura des besoins estimés à plus de 600 milliards de m3. M. Meziane souligne que Sonatrach participera à cet approvisionnement de l'Europe aux côtés d'autres fournisseurs. Pour le PDG de la Sonatrach le marché énergétique européen est intéressant. "Nos capacités au niveau de certains terminaux nous permettent de faire de la vente de gaz en fonction de l'économie, des prix et des besoins du marché". Il notera enfin que 80% des exportations de l'Algérie en gaz iront vers l'Europe à l'horizon 2010.