Le scrutin des élections chiliennes, avec la socialiste Michelle Bachelet assurée de remporter la présidentielle haut la main, s'est ouvert hier, selon les autorités électorales. Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 08H00 (11H00 GMT) et quelque 13,5 millions d'électeurs auront dix heures pour se prononcer et choisir le nouveau président du Chili, 120 députés, 20 sénateurs et les conseillers régionaux. La participation reste la grande inconnue du scrutin après la récente modification de la loi électorale abolissant le vote obligatoire. Dès samedi soir, les quelque 40 000 bureaux de vote du pays, dont le plus grand d'entre eux, le stade national de Santiago, ont été placés sous la protection de l'armée. Les électeurs auront à leur disposition plusieurs bulletins de différentes couleurs pour élire leur président, leurs députés et leurs conseillers régionaux pour les 4 ans à venir, 8 ans pour les sénateurs. Les transports publics et en particulier le métro ont commencé à fonctionner dès 07H00 du matin et les autorités prodiguent des recommandations aux électeurs, leur demandant notamment de s'hydrater et de porter des vêtemens légers, en raison d'une fin de printemps austral particulièrement chaude. Les magasins resteront fermés. Par ailleurs, il est interdit de vendre ou de consommer de l'alcool jusqu'à 22H00. L'ex-présidente et candidate socialiste Michelle Bachelet, qui pourrait s'assurer une victoire dès le premier tour, devait voter en milieu de matinée dans son quartier de La Reina, à l'est de Santiago.
La socialiste Bachelet favorite Les Chiliens vont élire dimanche leurs députés mais aussi leur nouveau chef de l'Etat. La principale question est de savoir si l'ancienne présidente Michelle Bachelet peut être désignée dès le premier tour ou si elle devra en passer par un second tour, en décembre. Six hommes et trois femmes sont en lice pour l'élection présidentielle. Michelle Bachelet écrase ses rivaux et recueille 32% d'intentions de vote, selon un récent sondage. Cette socialiste de 62 ans a déjà présidé le pays. Première femme élue à la tête d'un pays sud-américain, elle a exercé la fonction présidentielle lors d'un mandat de quatre ans, entre 2006 et 2010. Elle n'avait pu briguer un second mandat d'affilée du fait des limites fixées par la Constitution. Elle avait alors dirigé Onu-Femmes, organisme des Nations unies pour l'égalité des sexes. Toujours très populaire, elle paraît assurée d'un retour au palais de la Moneda, le siège de la présidence chilienne. Mme Bachelet est investie par la coalition Nueva Mayoria (Nouvelle majorité), une alliance qui va des communistes aux chrétiens démocrates.
Coalition de droite Des huit candidats qui s'opposent à elle dans les urnes, c'est une autre femme, Evelyn Matthei, de la coalition de droite Alianza, qui est la plus proche d'elle dans les sondages. Contraindre Bachelet à un second tour, le 15 décembre, serait déjà une belle performance au vu des intentions de vote. Au cours de sa campagne, Michelle Bachelet a insisté sur la réduction des inégalités. Elle s'est notamment engagée à réformer le système éducatif en y instaurant davantage de gratuité financée par un relèvement de l'impôt sur les sociétés et la suppression de dispositifs d'optimisation fiscale.
Chambre des députés Elle a également promis de réformer la Constitution héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990). Pour ce faire, il lui faudra pouvoir compter sur une majorité au Congrès, dont les Chiliens renouvellent également ce dimanche les 120 sièges de la Chambre des députés et 20 des 38 sièges du Sénat. L'indépendant Franco Parisi et l'ancien parlementaire socialiste Marco Enriquez-Ominami sont au nombre des autres candidats en lice.