Hier, M. Zeine Zeidane a déclaré que Le Fonds monétaire international (FMI) n'a pas encore effectué de décaissements sur le prêt de cinq (5) milliards de dollars accordé par l'Algérie au Fonds. En effet , lors d'une conférence de presse à l'issue de sa mission en Algérie dans le cadre des consultations annuelles au titre de l'article IV le chef de la mission de cette institution en Algérie a déclaré que "Jusqu'à présent, le Fonds n'a pas effectué de décaissements sur ce prêt". L'Algérie a décidé en octobre 2012 de participer à l'emprunt lancé par le FMI avec un montant de 5 milliards de dollars. Cette participation a été opérée sous forme d'accord d'achat de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS). M. Zeidane a, dans le même sens, rappelé que cette participation qui a permis au Fonds de renforcer ses ressources de financement, s'inscrit dans la politique des autorités algériennes en matière de gestion prudentielle des réserves de change.et qu'"Il faut souligner qu'il s'agit d'un emplacement sûr et rémunérateur". Par ailleurs, le chef de mission du Fonds qui a noté le niveau "excessivement confortable" de la position externe de l'Algérie, a, cependant, mis l'accent sur la nécessité pour les autorités algériennes de soutenir le développement du secteur des hydrocarbures. "Nous encourageons les autorités algériennes à continuer à soutenir le développement du secteur des hydrocarbures pour réaliser une croissance plus forte par rapport aux années précédentes où les niveaux de consommation interne ont limité les exportations", a dit le représentant mauritanien du FMI. De plus, il a suggéré à l'Algérie de "diversifier ses sources d'énergie et de renforcer l'efficacité énergétique pour réduire la consommation interne des hydrocarbures".
Résultats satisfaisants Les résultats réalisés par l'économie algérienne au cours de 2013 sont "satisfaisants", a affirmé lundi à Alger le chef de la mission du Fonds monétaire international, Zeine Zeidane, au terme d'une visite de deux semaines. "Les résultats économiques en 2013 sont satisfaisants, l'inflation qui avait atteint 8,9 % l'an dernier a été ramenée à 4,5 % en octobre grâce à la consolidation budgétaire et à une politique monétaire prudente", a souligné M. Zeidane dans une déclaration rendue publique au terme de sa visite. "La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel devrait s'établir à 2,7% en 2013 contre 3,3% en 2012 en raison de la baisse continue de l'activité dans le secteur des hydrocarbures et de l'effet de la consolidation budgétaire", a-t-il averti. Selon M. Zeidane, la croissance a été alimentée par la demande privée et par l'investissement des entreprises publiques". Evoquant la position extérieure de l'Algérie, le chef de la mission du FMI a estimé que cette dernière a donné des signes d'affaiblissement". "Bien qu'elle demeure solide, la position extérieure de l'Algérie a commencé à donner des signes d'affaiblissement. L'excédent des transactions courantes devrait baisser à 1,1 % du PIB en raison de la diminution des exportations d'hydrocarbures et du dynamisme des importations", a-t-il prévu. L'expert du FMI a plaidé, en outre, pour l'accroissement des investissements en vue de stimuler la production et adopter des mesures destinées à réduire la consommation intérieure d'hydrocarbures et diversifier les exportations dans le but ultime d'inverser le repli des exportations. "La production d'hydrocarbures continue de fléchir tandis que la consommation intérieure croît rapidement, ce qui pèse sur les exportations", a-t-il soutenu.
Une consolidation budgétaire à maintenir La mission du FMI qui a salué la consolidation budgétaire et qui devrait aboutir à un budget équilibré pour 2013, après le déficit de 2012 fait toutefois part de ses craintes quant à la viabilité à long terme des finances publiques. "La consolidation budgétaire doit se poursuivre et viser à renforcer les recettes hors hydrocarbures, à maîtriser les dépenses courantes et à maintenir l'investissement public, lequel revêt une importance cruciale pour la croissance", a-t-il préconisé. "L'adoption d'une règle budgétaire incluant un prix moyen du pétrole rétrospectif et établissant un plancher au solde structurel pourrait aider l'Algérie à gérer la volatilité des recettes pétrolières imputables à la fluctuation des cours des matières premières, à imposer une discipline de dépenses et à préserver la viabilité à long terme des finances publiques", a-t-il encore suggéré. Pour l'institution de Bretton Woods "le secteur financier est liquide et bien capitalisé, mais sous-développé. Si le crédit à l'économie augmente rapidement, il demeure insuffisant pour répondre aux besoins des petites et moyennes entreprises(PME)". Ainsi, une plus grande concurrence et de meilleurs outils d'évaluation des risques de crédit inciteraient les banques à s'orienter vers les PME. La mission a conseillé aux autorités de lever l'interdiction sur le crédit à la consommation et développer un marché de crédit- hypothécaires. Le chef de la mission du FMI a mis l'accent sur la nécessité d'accélérer la croissance tirée par le secteur privé afin de réduire la dépendance de l'économie à l'égard des hydrocarbures et de créer de nouveaux emplois. Dans cette perspective, a-t-il poursuivi, des réformes s'imposent pour améliorer le climat des affaires, lever les contraintes à l'investissement étranger, promouvoir l'intégration commerciale internationale et doter la population active des qualifications dont l'économie a besoin.