Les Douanes algériennes ont saisi plus de 370 000 produits contrefaits depuis le début de l'année. Ce chiffre représente une hausse de 11,53% par rapport à l'année 2011, selon la Direction des douanes algériennes, citée par l'APS. Les articles contrefaits saisis, en 2012, étaient de 781 000, selon la même source. En dépit du grand nombre de produits repéré l'année dernière, le record est loin d'être battu puisque les plus grands chiffres ont été atteint en 2007 et en 2008 avec respectivement, 2,2 et plus 1,5 millions de produits copiés. "En tout, 376 642 produits contrefaits ont été saisis durant les dix premiers mois de cette année, en nette baisse par rapport à toute l'année 2012", a déclaré à l'APS Fadila Ghodbane, sous directrice chargée de la lutte contre la contrefaçon à la DGD. En 2012, quelque 781 653 articles contrefaits avaient été saisis par ce corps constitué, en hausse de 11,53% par rapport à 2011 (700 841), a-t-on précisé. Malgré une hausse des saisies en 2011 et 2012, le nombre de produits saisis depuis janvier 2013 reste en forte baisse comparativement aux années 2007 durant laquelle 2.278.341 articles avaient été saisis par les services des Douanes, 2008 (1.594.152 articles saisis) et 2009 (1.668.457 articles saisis). Pour Mme Ghodbane, cette tendance baissière des saisies ces dernières années ne signifie pas un recul de l'importation de ces produits non conformes en Algérie affirmant que cela était dû au manque de coopération des propriétaires de marques avec le dispositif mis en place par les Douanes. Globalement, la plus grande quantité de produits contrefaits saisis depuis début 2013 sont des produits cosmétiques avec 71,23% des saisies, suivis par les vêtements et chaussures (21,75%), les produits de quincaillerie (6,75%) et les produits électriques (2,27%). Quant aux pays d'origine des produits contrefaits saisis aux frontières, l'Indonésie occupe cette année la première place avec 48,56%, suivie par la Chine (26,45%), la Turquie (17%), l'Espagne (2,95%), l'Allemagne (2,23%), les Emirats arabes unies (1,59%) et la France (1,43%), selon le bilan de la DGD. Pour faire face à ce phénomène mondial, la DGD, qui s'est dotée depuis 2010 d'une structure centrale pour y faire face, a conclu des partenariats avec plusieurs sociétés détentrices de marques tout en renforçant les dispositifs législatifs permettant d'élargir le champ d'intervention de ses services. Par ailleurs, l'administration des Douanes plaide pour une coopération plus étroite notamment avec le ministère du Commerce, la Sûreté et la Gendarmerie nationales. Pour Mme Ghodbane, une loi unique pour lutter efficacement contre la contrefaçon devrait être élaborée compte tenu des "incohérences" des textes actuellement en vigueur, selon elle. "On veut un texte de loi unique qui définit clairement la contrefaçon, les acteurs chargés de la lutte contre le fléau, le champ d'intervention de chaque acteur et les sanctions qui vont être appliquées", a recommandé cette responsable. "Il faut associer l'ensemble des institutions concernées pour réfléchir et débattre de cette problématique ensemble", a-t-elle ajouté. Il est à préciser que si certains produits contrefaits sont inoffensifs, d'autres, par contre, peuvent représenter une véritable menace sur la santé du consommateur. Les produits alimentaires même s'ils ne sont pas en tête de la liste des articles contrefaits restent parmi les produits les plus dangereux. La pièce de rechange automobile copiée est une autre menace à prendre très au sérieux. Hélas, ces produits contrefaits ne sont pas les seuls à être nocifs. En effet, les produits cosmétiques, les médicaments, les vêtements, les jouets d'enfants… sont tous à la portée des Algériens, qui pas la plupart du temps ne savent même ce qu'ils achètent ! Malheureusement la culture de consommation n'est pas enracinée dans les mœurs algériennes.