Le redressement économique mené par le gouvernement en Grèce, englué dans une crise sans précédent, est "fragile", a estimé le directeur adjoint du département européen du FMI Poul Thomsen, qui a appelé à de nouvelles coupes budgétaires, ciblées, dans les deux ans. "Le redressement (en Grèce) est fragile et ne pourra pas être mené à bien si le gouvernement ne poursuit pas sur la voie de l'ajustement budgétaire et de la réforme structurelle", a affirmé M. Thomsen, l'homme- clé du FMI dans la "troïka" des créanciers (Commission européenne, FMI, BCE). Celle-ci a mis fin provisoirement mercredi à des discussions avec le gouvernement grec, sans être parvenue à un accord sur plusieurs points concernant l'année 2014. Les tractations doivent reprendre le mois prochain. M. Thomsen, qui s'exprimait dans les colonnes du quotidien Kathimerini, a affirmé que "de nouvelles mesures devront être prises en 2014-2016". Il a estimé que des coupes "horizontales" devront être évitées dans un pays qui en est à présent à sa sixième année de récession. "Les mesures devront se concentrer sur les secteurs où il y a toujours trop de dépenses et être ciblées avec soin pour protéger les groupes sociaux vulnérables", a-t-il dit. Ces déclarations interviennent au lendemain de celles du Premier ministre grec Antonis Samaras qui a affirmé à Berlin que son pays entrevoyait enfin "la lumière au bout du tunnel". Athènes a présenté jeudi un budget 2014 qui table sur un retour de la croissance avec une légère progression du PIB à 0,6%, après une contraction de -4% en 2013. Le gouvernement grec, qui impose déjà une drastique cure d'austérité au pays, veut encore raboter dans les dépenses des organismes publics, réformer les assurances sociales, fusionner plusieurs établissements publics. "Il y a encore beaucoup à faire mais maintenant nous pouvons voir un peu de lumière au bout du tunnel", a souligné M. Samaras. Mercredi, la "troïka" a provisoirement mis fin à ses négociations avec le gouvernement grec, sans parvenir à trouver un accord permettant le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide au pays, renfloué en 2010 et 2012. Cette impasse fait craindre qu'Athènes puisse à terme se retrouver à court de liquidités alors que le trou budgétaire du pays devrait dépasser 1,5 milliard d'euros en 2014, selon la "troïka". Le retard pris dans les négociations, qui ont commencé mi-septembre et doivent reprendre début décembre, a fait dire au président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, qu'il commençait à "perdre patience" avec la Grèce. Le porte-parole du FMI Gerry Rice a, lui, estimé jeudi que ce retard n'était pas surprenant étant donné la gravité de la crise économique en Grèce. "Les besoins financiers de la Grèce dans les prochains mois peuvent être satisfaits en s'appuyant sur les liquidités existantes. Nous ne voyons pas de pression aiguë sur le financement" du pays, a déclaré M. Rice, lors d'une conférence de presse.
Samaras affirme en Allemagne que la Grèce n'en sortira jamais Le Premier ministre grec Antonis Samaras a affirmé à Berlin que la Grèce ne quitterait jamais la zone euro et que son pays, englué dans une crise sans précédent, entrevoyait enfin "la lumière au bout du tunnel". Cela n'arrivera jamais, a souligné le dirigeant grec, interrogé lors d'un colloque de chefs d'entreprises et d'experts économiques à Berlin, sur l'éventualité de voir son pays quitter la zone euro. En Allemagne où M. Samaras s'est entretenu vendredi avec la chancelière Angela Merkel, plusieurs responsables politiques avaient envisagé ou prôné la sortie de la Grèce de la zone euro au pire moment de la crise de la dette. "Nous avons été plus loin que certains ne le pensaient possible", a souligné le Premier ministre à propos des douloureuses réformes entreprises et qui ont mis une partie de la population à genoux. "Beaucoup pensaient que la Grèce était une cause perdue (....) et de plus en plus (de gens) parlent aujourd'hui d'un retour spectaculaire" de la Grèce, a-t-il encore insisté. Athènes a présenté jeudi un budget 2014 qui table sur un retour de la croissance avec une légère progression du PIB à 0,6%, après une contraction de -4% en 2013. Son gouvernement, qui impose déjà une drastique cure d'austérité au pays, veut encore raboter dans les dépenses des organismes publics, réformer les assurances sociales, fusionner plusieurs établissements publics. "Il y a encore beaucoup à faire mais maintenant nous pouvons voir un peu de lumière au bout du tunnel", a-t-il encore souligné. Lors d'une conférence de presse avec Angela Merkel vendredi, M. Samaras avait assuré que son pays allait remplir ses engagements. "Nous ne demandons rien de plus", a encore dit M. Samaras, alors que la presse allemande avait spéculé sur des requêtes qu'il adresserait à Mme Merkel, par exemple une baisse des taux d'intérêt attachés aux prêts internationaux. La Grèce est sous perfusion de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI) depuis 2010. Les négociations à intervalles réguliers avec la "troïka", qui décide de l'octroi des tranches successives de prêts au pays, sont souvent houleuses. Les relations entre Athènes et Berlin ont été très tendues au cœur de la crise de la dette, les Grecs s'offusquant de commentaires peu amènes à Berlin. La situation s'est nettement améliorée depuis l'arrivée au pouvoir de M. Samaras.
Un accord doit être trouvé avec les créditeurs avant janvier Un accord doit être trouvé entre la Grèce et ses créditeurs internationaux sur les comptes et réformes du pays avant qu'Athènes prenne la présidence tournante de l'Union européenne en janvier, a déclaré, avant-hier, le ministre grec des Finances. "Tout doit être résolu avant que la Grèce prenne la présidence", le 1er janvier et pour six mois, a déclaré Yannis Stournaras. "Cela doit être fait", a-t-il ajouté devant la presse. Le gouvernement grec a présenté la semaine dernière au parlement un projet de budget selon lequel le pays sortira de six ans de récession en 2014, avec une croissance de 0,6%. Mais ce budget a été présenté sans qu'un accord ait été conclu sur les comptes et réformes en cours entre le gouvernement et la troïka des bailleurs de fonds internationaux, l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, qui a suspendu sa mission. La troïka, dont l'audit doit permettre le déblocage d'une tranche de prêt d'un milliard d'euros, doit revenir à Athènes en décembre. Le litige porte sur le trou budgétaire prévisible pour 2014, estimé à 1,5 milliard d'euros par la troïka, et à un peu plus de 500 millions par Athènes. D'autres sujets divisent les deux parties, dont la nouvelle taxe foncière, d'éventuelles nouvelles coupes dans les retraites, et les privatisations, jugées trop lentes par la troïka. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré la semaine dernière qu'il serait préférable que "la Grèce prenne la présidence de l'UE sans le fardeau de négociations sur sa nouvelle tranche de prêts".