Le FMI a prévenu cette semaine des risques économiques à court terme en Tunisie et relevé l'impact négatif du long processus de la transition politique ainsi que des incidents sécuritaires sur la confiance en son économie. C'est l'une des principales conclusions formulées par le FMI à l'issue de sa mission effectuée récemment dans ce pays à l'initiative des autorités tunisiennes dans le cadre de la revue du programme économique et de réformes appuyé par un accord de confirmation de deux ans approuvé en juin dernier par cette institution financière internationale. Cet accord appuie le programme de réformes de la Tunisie sur la période 2013-2015 visant à préserver les marges de manœuvre budgétaire et extérieure, encourager une croissance plus forte et inclusive et protéger les couches les plus vulnérables. Selon l'institution de Bretton Woods, des chocs exogènes et endogènes importants ont posé de ''sérieux défis'' à l'économie tunisienne au cours des derniers mois. A ce propos, le FMI constate que ''la longue gestation du processus de transition politique ainsi que les incidents sécuritaires ont eu un impact négatif sur la confiance dans l'économie tunisienne, se traduisant par un ralentissement de la croissance, un retard dans la mise en place des réformes et un prolongement de l'attentisme des investisseurs.'' Ainsi, en 2013, la reprise de l'économie tunisienne s'est poursuivie à un rythme plus faible que prévu, avec un taux de croissance réel estimé à 2,7% alors que l'inflation s'est réduite à 5,8% à fin octobre. Quant au déficit des transactions courantes, il continue à se creuser et restera autour de 8,2% en 2013 en raison du faible niveau des recettes touristiques et une baisse de la demande extérieure pour les biens tunisiens. Quant au déficit budgétaire, il se creuserait à 8,8% du PIB en 2013, suite notamment à l'augmentation des subventions énergétiques et des paiements d'arriérés plus élevés que prévu. En conséquence, le FMI avance que les risques à court terme pour les perspectives de l'économie tunisienne ''sont importants et de tendance baissière''. Pour y faire face, cette institution financière mondiale appelle les autorités tunisiennes à prendre des actions ''immédiates et urgentes'' pour maîtriser les déficits budgétaire et extérieur, réduire les vulnérabilités du secteur bancaire, et générer une croissance plus élevée et inclusive qui puisse absorber le chômage et réduire les disparités sociales et économiques.