En 1961, l'African National Congress) ANC engage un mouvement de résistance contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud mis en place en 1948. C'est à ce moment-là que se rapprochent les combattants de l'ANC et ceux d'autres pays qui luttent pour leur indépendance, l'Algérie en particulier. En 1961, Nelson Mandela rencontre à Oujda, dans une des fermes de Bouabdallah Belhadj, le docteur Mustapha Chawki, membre du GPRA en exil. Mandela et Chawki eurent de longues discussions sur les convergences des deux luttes, celle menée par l'ANC en Afrique du Sud contre l'apartheid et celle du FLN en Algérie contre le colonialisme français. Pour Mandela, la symétrie était évidente. En 1962, Nelson Mandela est invité à Alger par feu le président Ahmed Ben Bella pour une parade militaire. C'est à ce moment que le premier président de l'Algérie indépendante propose à son invité de soutenir financièrement son parti, l'ANC et d'installer en Algérie des camps d'entraînement pour la rébellion sud-africaine anti-apartheid. Le bureau d'information de l'ANC ouvert à Alger était occupé par de grandes personnalités de la lutte contre l'apartheid, comme Robert Reisha ou le responsable des relations extérieures, Johnny Makatini. C'est souvent à partir d'Alger que l'ANC transmettait des communiqués dénonçant les violences faites aux Noirs par le régime d'apartheid ou les actions engagées contre lui. L'actuel président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, ancien compagnon de Mandela, a toujours rappelé le rôle prépondérant de l'Algérie dans la lutte contre l'apartheid et son soutien permanent à l'ANC. Zuma s'était rendu plusieurs fois en Algérie dans les années 70 à 80, et a même à un certain moment, possédé un passeport algérien. L'action diplomatique de l'Algérie en faveur de la juste cause de l'ANC fut elle aussi capitale. Lors de l'Assemblée générale de l'ONU du mois de novembre 1974, c'est grâce au rôle joué par l'Algérie que l'Afrique du Sud fut exclue des Nations unies. 1974 a été l'année où l'Afrique du Sud fut exclue de l'ONU. A cette époque, M. Abdelaziz Bouteflika présidait la séance plénière de l'ONU. En 1974, tous les pays africains ont jubilé et félicité l'Algérie. Le président sud-africain, Botha, avait tout compris. Le système de l'apartheid érigé en système de gouvernance séparée, qu'il défendait, était désavoué au plan international, grâce à l'Algérie. Et Pretoria avait perdu son siège à l'ONU. Tous les diplomates africains en poste aux Nations unies s'étaient congratulés et avaient salué le courage diplomatique de l'Algérie. Au même moment, tous les médias de l'Afrique Australe annonçaient la nouvelle et Nelson Mandela qui purgeait déjà 10 ans de sa peine carcérale à la prison de Robben Island, apprenait la nouvelle. Même Pik Botha, le président sud-africain, avait été séduit par la diplomatie algérienne. L'Algérie avait plaidé pour une Afrique qui lutte, gagne et réussit. En février 1990, Nelson Mandela est libéré après 27 ans d'emprisonnement. Dès sa sortie, il devient l'icône planétaire pour son combat contre l'apartheid, bien sûr, mais aussi parce qu'il symbolisait les luttes de tous les peuples pour leur libération. En mai 1990, c'est à l'Algérie que le futur président de la nation "Arc-en-ciel" consacre sa première visite, dans un pays étranger. Au cours de cette visite il avait déclaré: " Je suis le premier sud-africain à avoir été entraîné aux armes en Algérie. Quand je suis rentré dans mon pays pour affronter l'apartheid, je me suis senti plus fort. C'est l'Algérie qui a fait de moi un homme".