Aux termes d'une déclaration signée, dimanche à Alger, avec la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, la compagnie italienne ENI va s'associer à la réalisation du gazoduc Galsi devant relier l'Algérie à la Sardaigne, en Italie. Par cette "déclaration mutuelle" signée entre les deux compagnies, ENI va associer sa filiale Snam Rete Gas (SRG) à la réalisation du gazoduc Galsi, a indiqué hier Sonatrach. "La déclaration mutuelle a pour objet l'engagement d'ENI à exercer ses droits d'actionnaire ayant un contrôle sur sa filiale Snam Rete Gas (SRG) dans le but de l'encourager à réaliser le projet Galsi", indique le communiqué. La même source ajoute que la société Galsi, en charge de la réalisation et l'exploitation du futur gazoduc, et SRG, sont en pourparlers pour définir les termes de la participation de cette dernière. Sonatrach est l'actionnaire majoritaire de la société Galsi. Le capital de cette dernière est détenu par sept compagnies internationales : Sonatrach (36% des parts), Edison gas (18%), Wintershall (13,5%), Enel Power (13,5%), Eos Energia (9%) Sfirs spa (5%) et Progemisa (5%). Long de 940 km, le futur gazoduc, qui reliera directement l'Algérie à l'Italie à partir de 2011 sans transiter par un pays tiers, sera doté d'une capacité de 10 milliards de m3/an avec une extension possible à 18 millions de m3/an, selon les spécialistes du secteur. Il sera également complété par un câble électrique, destiné à l'exportation d'électricité, interconnecté à au réseau européen. Selon ses promoteurs, le projet a connu une accélération avec la signature à Milan en mars 2005 des lettres d'intention de vente et d'achat de gaz avec de nombreuses compagnies, puis l'approbation du nouveau statut de la société Galsi en décembre 2006. Plusieurs clients ont déjà manifesté leur intérêt pour acheter le gaz qui transitera par le Galsi. Pour rappel, la visite du président du Conseil des ministres italien, Romano Prodi, en novembre 2006 à Alger, a été sanctionnée par la signature de cinq accords portant sur la commercialisation du gaz naturel. Ces accords qui entraient dans le cadre de la réalisation du Galsi, stipulent que l'Algérie fournirait 8 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Le volet commercialisation sera pris en charge par six compagnies dont Sonatrach avec 2 milliards de mètres cubes. Le même volume est réservé également aux compagnies Enel et Edison. Par ailleurs, Sonatrach et ENI détiennent déjà en commun le gazoduc Enrico Mattei d'une capacité de 27 milliards de mètres cubes et envisageraient de la porter en deux étapes à 33,5 milliards de mètres cubes, avec 3,2 milliards à compter de 2008 et 3,3 milliards à compter de 2012. ENI souhaite anticiper sur le calendrier et faire avancer à 2009 ou 2008, la deuxième étape programmée pour 2012. Par ailleurs, sur le plan africain, Sonatrach et l'italien ENI opèrent conjointement au Mali. Les deux compagnies ont décidé de se lancer ensemble dans le développement d'une zone potentiellement pétrolifère au Mali, à la frontière avec la Mauritanie et l'Algérie, le bassin de Taoudénit. Enfin, Sonatrach et ENI ont également signé, dimanche, un accord prolongeant de cinq ans la période d'exploitation de trois gisements de pétrole dans le sud algérien. Les deux compagnies ont ainsi signé une "Lettre Accord" portant sur "la prorogation de cinq années de la période d'exploitation des gisements BRN, BRW et BRSW situés sur le bloc 403, régi par un contrat de partage de production conclu le 15 décembre 1987 entre Sonatrach et ENI (anciennement Agip) pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures sur le périmètre Zemoul El Kbar", a précisé Sonatrach dans son communiqué.