L'Italie importe 37% de ses besoins énergétiques d'Algérie et 26% de Russie. Le partenariat algéro-italien dans le secteur de l'énergie est au «beau fixe». Il s'est enrichi d'un nouvel accord prolongeant de cinq ans la période d'exploitation de trois gisements de pétrole dans le sud algérien par l'entreprise italienne ENI (Ente Nazionale Idrocarbun). En effet, une «lettre accord», portant sur «la prorogation de cinq années de la période d'exploitation de 3 gisements (BRN, BRW et Brsw) situés sur le bloc 403, a été signée dimanche entre l'entreprise nationale des hydrocarbures Sonatrach et la compagnie pétrolière italienne Eni. «Ce gisement est régi par un contrat de partage de production conclu en décembre 1987 entre Sonatrach et Eni pour la recherche et l'exploitation d'hydrocarbures sur le périmètre Zemoul El Kbar», a précisé Sonatrach dans un communiqué. Le même jour, les deux sociétés ont signé également une «déclaration mutuelle» pour l'association d'une filiale de la compagnie italienne dans la réalisation du gazoduc Galsi devant relier l'Algérie à l'Italie via l'île italienne de Sardaigne. L'objet de cette déclaration mutuelle consacre l'engagement d'Eni à exercer ses droits d'actionnaire ayant un contrôle sur sa filiale Snam Rete Gas (SRG) dans le but de l'encourager à réaliser le projet Galsi. Sonatrach est l'actionnaire majoritaire de la Société Galsi Spa chargée de réaliser, d'ici à 2010-2011, ce gazoduc long de 940km et d'une capacité de 8 milliards de m3 par an. Le consortium Galsi est composé de 7 compagnies: Sonatrach, qui est majoritaire avec 36% des parts, Edison Gas (18%), Wintershall (13,5%), Enel Power (13,5%), Eos Energia (9%), Sfirs spa (5%) et Progemisa (5%). Ce projet, le 2e après le Transmed qui relie les champs gaziers algériens à l'Italie via la Tunisie et dont le renforcement est programmé pour 2008, a connu une accélération avec la signature à Milan en mars 2005 des lettres d'intention de vente et d'achat de gaz avec de nombreuses compagnies. Cet accord a été ensuite conforté par l'approbation du nouveau statut de la société Galsi en décembre 2006. Cet ouvrage d'envergure permettra l'approvisionnement en gaz de l'Italie et une partie de l'Europe, dont Sonatrach est le 3e fournisseur après la Russie et la Norvège. Premier client de l'Algérie et 2e fournisseur après la France, l'Italie importe 37% de sa consommation en gaz d'Algérie et 26% de Russie. Sur le plan de la coopération, tant sur le plan politique qu'économique, les deux pays ont de tout temps affiché une volonté commune de donner une impulsion encore plus significative au partenariat stratégique déjà scellé par un traité d'amitié et de bon voisinage entre les deux pays. Ainsi, la coopération économique bilatérale a vu un flux d'investissements directs italiens de 5 milliards de dollars en 2005 contre 2 milliards les années précédentes. Ce nouvel accord vient couronner quelque part la visite du président du Conseil Italien, Romano Prodi, effectuée en Algérie en novembre 2006. C'était le deuxième pays qu'il avait visité après son arrivée au pouvoir suite aux législatives d'avril 2006. Alger l'avait déjà reçu en 2003 alors qu'il présidait la commission européenne. Il avait largement contribué à la conclusion de l'accord d'association Algérie-Union européenne paraphé à Alger en septembre 2005.