Les assises nationales de la santé ont été, pour la énième fois, reportées à une date ultérieure. Annoncées par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, à la fin décembre, ces dernières ont été reportées au mois de février, pour être encore une fois renvoyées au mois de mars. C'est du moins ce qu'a fait savoir le ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière. "Les assises de la santé réuniront tous les acteurs du secteur qui contribueront à la mise en place de nouvelles bases plus adaptées aux transformations que connaît la société algérienne et ce, dans l'optique de promouvoir la santé en Algérie", a expliqué le ministre, à l'occasion du colloque international sur les politiques de santé. Pour le premier responsable du secteur de la santé, le "vrai problème" qui se pose actuellement est "principalement lié au degré auquel on répond aux besoins de la santé, lesquels sont en constante augmentation. Ce qui rend difficile la définition des priorités tout en s'assurant que chaque demande dans le domaine de la santé est automatiquement suivie d'une hausse dans l'offre". Le ministre a précisé, dans son allocution d'ouverture, que la priorité sera donnée, lors de cette rencontre, aux volets liés au financement, à la prise en charge des usagers de la santé et à la l'amélioration des services, de même qu'il a estimé "obligatoire" la mise en place de stratégies globales en vue de "moderniser et développer le système sanitaire". M. Boudiaf a, en outre, plaidé pour une "reconsidération nécessaire" du système de santé et la législation y afférente citant, à ce propos, la loi sanitaire qui remonte à 1985. De même qu'il a appelé à "reconsidérer" les méthodes et moyens de gestion des services de santé publique de sorte à les "mettre en adéquation" avec le programme du gouvernement relatif au service public. "Il est important aussi d'attirer l'attention sur la nécessité de promouvoir le dialogue social, imposant un nouveau rôle aux partenaires sociaux qui se reflète dans le développement du système de santé et la contribution au développement du programme spécial de la mise à niveau des fonctionnaires de la santé", a-t-il ajouté. Evoquant la formation continue, l'intervenant s'est engagé à assurer "tout le soutien matériel et financier" dont aura besoin cet aspect afin de le "promouvoir selon les conditions requises", s'agissant des évolutions technologiques, des méthodes pédagogiques modernes et autres.
Des avancées pour la prise en charge du cancer Dans le domaine de la prise en charge du cancer, le ministre s'est félicité que le programme mis en place sur instructions du président de la République se soit concrétisé par des projets, dont la construction de 19 hôpitaux spécialisés à travers le territoire national. Il a indiqué, à cet effet, la remise au chef de l'Etat, au mois d'octobre dernier, du rapport du plan national de lutte contre le cancer. S'agissant de la lancinante question des conditions d'hospitalisation, le ministre a rappelé la réception, durant la prochaine décade, de 15.000 lits alors que la priorité sera donnée à la réalisation de 10 centres hospitaliers, tout en assurant la disposition de l'Etat à "attribuer les enveloppes financières nécessaires" à la mise en œuvre de ces projets. Les travaux du colloque international sur les politiques de santé, qui s'achèveront aujourd'hui, ont été ouverts en présence de membres du gouvernement actuel et d'anciens ministres, de membres des deux chambres du Parlement, de personnalités politiques, de différents intervenants nationaux du secteur de la santé et de spécialistes étrangers. Les animateurs de cette rencontre s'attelleront à défricher le terrain pour une politique de la santé en Algérie "plus adaptée" aux attentes des usagers et aux exigences modernes de gestion et d'exploitation des ressources humaines et matérielles et des structures de santé. Lors de ces assises, un diagnostic minutieux du secteur de santé sera effectué et plusieurs thématiques seront étudiées, dont la couverture médicale générale, la révision de la loi et carte sanitaire, le coût sanitaire, la gestion des médicaments, la maintenance des équipements, le système d'information sanitaire et l'institutionnalisation de la formation continue, Ces assises ont également pour objectif de définir une nouvelle stratégie pour le secteur de la santé publique et la mise en œuvre de programmes nationaux de lutte et de prévention contre toutes les maladies vectorielles.