L'or a chuté en début de semaine, après l'accord avec l'Iran, avant de se rétablir au cours de la semaine grâce à la vigueur de la demande chinoise, tandis que les platinoïdes ont pâti d'un moindre risque de grèves en Afrique du Sud. Le métal jaune est tombé lundi à un plus bas depuis quatre mois et demi, à 1 225,55 dollars l'once, entraînant l'argent, qui a chuté ce jour-là à 19,59 dollars l'once, un minimum depuis le 8 août. Par la suite, le métal blanc a marqué un nouveau plus bas depuis cette date, à 19,58 dollars l'once jeudi, en raison de faibles volumes d'échanges lors d'un jour férié aux Etats-Unis. La chute de l'or est "sans aucun doute principalement imputable à la réduction des risques géopolitiques après une percée dans les négociations entre les Occidentaux et l'Iran au cours du weekend", ont expliqué les experts de Commerzbank. Les grandes puissances occidentales et l'Iran sont parvenus à un accord intérimaire, selon lequel quelques sanctions contre le pays seront levées en échange d'un gel de certaines activités nucléaires controversées de Téhéran. L'or a été pénalisé par cette détente des relations entre l'Iran et les Occidentaux, le métal précieux étant perçu comme un actif refuge dans des moments d'incertitudes économiques et politiques. Par la suite, le cours du métal jaune s'est rétabli, bénéficiant d'une forte demande chinoise. "Selon les données des douanes de Hong Kong, la Chine a importé 131,2 tonnes d'or nettes de l'ancienne colonie britannique en octobre", soit "cinq fois plus qu'à la même période de l'année dernière et seulement cinq tonnes de moins que le record atteint en mars", ont rapporté les économistes de Commerzbank. La Chine ne dévoilant pas ses achats d'or, le marché se base sur les données de Hong Kong pour évaluer la demande chinoise. Le pays, qui a déjà dépassé l'Inde en tant que premier acheteur mondial d'or sur les neuf premiers mois de l'année, devrait devenir cette année le premier consommateur d'or de la planète, selon le Conseil mondial de l'or (CMO). Les cours de l'or restent toutefois pénalisés par le désintérêt des investisseurs financiers, qui continuent de se retirer des ETF (fonds d'investissement adossés à des stocks physiques d'or), ont souligné par ailleurs plusieurs analystes.
Les risques de grèves s'éloignent en Afrique du Sud Les platinoïdes ont pâti cette semaine d'un recul des risques de grèves en Afrique du Sud, le palladium tombant lundi à un plus bas depuis mi-octobre (à 710,05 dollars l'once) tandis que le platine marquait jeudi un minimum en quatre mois et demi (à 1 351,95 dollars l'once). "Amcu, le principal syndicat à Amplats (premier producteur mondial de platine) a reporté à janvier un vote sur l'organisation ou non d'une grève", a indiqué Walter de Wet, analyste de Standard Bank. La grève se poursuit par contre chez le groupe sud-africain Northam Platinum, qui est un petit acteur du secteur. L'Afrique du Sud est le premier producteur mondial de platine (70% de parts de marché) et le deuxième producteur mondial de palladium derrière la Russie. Sur le London Bullion Market, l'once d'OR a terminé à 1 253 dollars au fixing du soir, contre 1 246,25 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 19,93 dollars, au même niveau qu'il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1376 dollars, contre 1396 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a clos à 724 dollars, contre 721 dollars sept jours auparavant.
Les métaux industriels reculent au cours d'une semaine sans volume Les métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont reculé cette semaine, pâtissant de la chute du prix du pétrole puis de faibles volumes d'échanges à cause d'un jour férié jeudi aux Etats-Unis. Les prix des matières premières, dont les métaux de base, "ont suivi la baisse des prix du pétrole après l'accord avec l'Iran sur son programme nucléaire", ont expliqué les analystes du courtier Triland Metals. Le nickel a ainsi atteint mercredi un plus bas depuis le 9 juillet (à 13 274 dollars la tonne) tandis que le plomb et le zinc ont marqué jeudi des plus bas depuis début octobre, à respectivement 2 063 dollars et 1 863 dollars la tonne. Quant à l'aluminium, il a touché mercredi un plus bas en quatre ans (à 1 748 dollars la tonne). "La liquidation observée (mercredi) sur le marché de l'aluminium est principalement technique", a-t-on expliqué chez Triland Metals, les cours passant un niveau plancher après l'autre depuis début novembre. "Jusqu'ici, le plus bas annuel était 1758 dollars (atteint fin juin), donc tomber plus bas signifiait retourner à des niveaux inconnus depuis quatre ans", a-t-on encore expliqué chez Triland Metals. Le cours de l'aluminium a même poursuivi sa chute jeudi, pour atteindre un nouveau minimum depuis le 23 juillet 2009 (à 1 744 dollars) en raison de faibles volumes d'échanges. "Cela s'explique en partie par le jour férié aux Etats-Unis", ont poursuivi les experts de Triland Metals. Pour ce qui est des fondamentaux du marché, les cours de l'aluminium sont plombés par un excédent d'offre sur le marché mondial, qui est en surplus pour sa septième année consécutive.
Incertitudes autour de l'interdiction d'exporter des minerais d'Indonésie Le nickel a également souffert cette semaine des incertitudes entourant l'interdiction d'exporter du minerai de nickel depuis l'Indonésie censée entrer en vigueur début 2014. "Les informations en provenance d'Indonésie continuent d'être confuses et contradictoires concernant l'interdiction d'exporter des minerais", ont remarqué les économistes de Macquarie. Selon une loi adoptée en 2009, il est en effet prévu que les exportations de minerais soient interdites à partir de mi-janvier, et ce dans le but de développer les capacités de raffinage du pays. L'Indonésie étant le premier exportateur mondial de bauxite (utilisée pour la fabrication d'aluminium), de minerai de nickel et de minerai d'étain, l'entrée en vigueur de cette interdiction pourrait chambouler ces marchés. Le marché du nickel serait tout particulièrement touché car le prix de ce métal est actuellement pénalisé par l'abondance de fonte de nickel produite à bas coût en Chine à partir du minerai indonésien. Mais, comme le rappellent les experts de Commerzbank, "beaucoup d'opérateurs de marché sont sceptiques quant à la mise en place de cette interdiction d'exporter". "Après tout, l'Indonésie n'a toujours pas suffisamment de capacité de raffinage, ce qui signifie que le pays pourrait perdre une partie de ses revenus liés à la vente de minerai, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la croissance économique ainsi que des conséquences sociales", ont-ils ajouté. "Nous pensons qu'un compromis sera trouvé, selon lequel les entreprises avec l'intention ferme de construire des usines (de raffinage) auront des quotas d'exportation tandis que les autres n'auront rien", ont conclu les analystes de Macquarie. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 068 dollars cette semaine, contre 7 077,75 dollars la semaine précédente. L'aluminium valait 1 763 dollars la tonne, contre 1 793 dollars. Le plomb valait 2 086 dollars la tonne, contre 2 108 dollars. L'étain valait 22 760 dollars la tonne, contre 22 845 dollars. Le nickel valait 13 501 dollars la tonne, contre 13 560 dollars. Le zinc valait 1 883 dollars la tonne, contre 1 909,50 dollars.