Le président syrien Bachar al-Assad a averti hier qu'il n'avait pas l'intention de quitter le pouvoir comme le souhaitent les opposants, au lendemain de la décision de ces derniers de participer à la conférence de paix de Genève II. Si nous avions voulu nous rendre, nous l'aurions fait depuis le début, a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des parlementaires russes à Damas, dans des propos traduits en russe par l'agence Interfax. Nous sommes les gardiens de notre Patrie, a-t-il ajouté. Seul le peuple syrien peut décider qui doit participer aux élections, a-t-il encore dit. La Coalition de l'opposition syrienne, réunie à Istanbul, a accepté samedi, après des semaines d'atermoiements et de pression occidentales et arabes, de participer à la conférence de paix de Genève II qui s'ouvre mercredi, une décision saluée par des pays occidentaux. Le président de la Coalition de l'opposition, Ahmad Jarba, a fermement rappelé samedi à Istanbul que ces négociations avaient comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher (Assad, ndlr) tous ses pouvoirs.
L'opposition en exil participera à Genève II La Coalition de l'opposition syrienne s'est prononcée la veille à Istanbul lors d'un vote pour l'envoi d'une délégation la semaine prochaine à la conférence de paix dite de Genève II, a-t-on appris auprès de la Coalition. Lors de ce vote à bulletins secrets, 58 membres de la Coalition ont voté oui à cette participation, 14 ont voté non, 2 se sont abstenus et 1 a voté blanc, selon les résultats officiels. Ce vote a sanctionné plusieurs heures de vives discussions entre les membres de l'opposition modérée au président syrien Bachar al-Assad, réunis depuis la mi-journée à huis clos dans un hôtel de la lointaine banlieue d'Istanbul. La Coalition était très divisée sur l'opportunité de s'asseoir à la table des négociations avec les représentants du régime de Damas, ainsi que l'y poussent depuis plusieurs semaines ses parrains occidentaux et arabes. Organisée par les Etats-Unis et la Russie sous la supervision de l'ONU, la conférence dite de Genève II, qui doit débuter mercredi à Montreux (Suisse), doit permettre de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 130 000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.