Les cours du pétrole ont terminé en hausse avant-hier à New York après l'annonce d'une progression moins forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis et surtout d'une nette baisse des réserves de produits distillés. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a gagné 59 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 97,32 dollars, son plus haut niveau depuis le début de l'année. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 107,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 69 cents par rapport à la clôture de la veille. "Les investisseurs ont été surpris par l'ampleur du recul des réserves de produits distillées" aux Etats-Unis, a relevé John Kilduff d'Again Capital. Selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés jeudi, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont en effet diminué de 3,2 millions de barils lors de la semaine achevée le 17 janvier, soit bien plus que la baisse de 800 000 barils anticipée par les analystes. Ce recul important "est sans doute lié aux conditions météorologiques" puisque la vague de froid qui a récemment frappé une grande partie du pays a accru la demande pour ces produits, et "à la forte baisse de l'activité des raffineries", dont le taux d'utilisation des capacités est passé de 90% à 86,5%, a avancé John Kilduff. Les stocks de brut se sont dans le même temps gonflé de 1 million de barils. Mais après sept semaines consécutives de baisse, ce rebond était attendu et est resté inférieur aux anticipations. Pour John Kilduff, les cours du brut américain ont aussi continué à profiter du démarrage mercredi des opérations commerciales de la partie sud de l'oléoduc Keystone. Cela va permettre d'acheminer jusqu'à 700 000 barils par jour de pétrole depuis Cushing, dans l'Oklahoma (centre-sud) vers les raffineries du Golfe du Mexique, permettant ainsi de désengorger en grande partie les réserves de brut à Cushing, où le WTI s'accumule depuis quelques années. Pour Robert Yawger de Mizuho Securities USA, le WTI a aussi été soutenu par un accès de faiblesse du dollar face aux principales devises. Un recul du billet vert a en effet tendance à rendre plus attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. De son côté, le Brent restait pénalisé par "de faibles données chinoises", qui "ont probablement refroidi les espoirs d'une robuste demande" de pétrole, selon Commerzbank. Selon un indicateur de la banque HSBC, la production manufacturière en Chine s'est contractée en janvier pour la première fois depuis six mois, venant ainsi confirmer le ralentissement du deuxième consommateur mondial de brut. En Asie, les cours du pétrole se repliaient dans les échanges matinaux, sur des prises de bénéfices après la hausse de la veille suscitée par des prévisions optimistes pour la demande. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cédait 31 cents US à 96,42 dollars US, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, pour même échéance, reculait de 32 cents US à 107,95 dollars.