Les prix du pétrole ont terminé en nette hausse, avant-hier, à New York, renforcés par une forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et de bons indicateurs sur l'économie américaine dans un marché toujours aux aguets sur la Syrie. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a gagné 1,14 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour s'établir à 108,37 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 115,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 35 cents par rapport à la clôture de la veille. Le recul plus fort que prévu des réserves de brut stockées aux Etats-Unis, annoncé par le département américain de l'Energie (DoE), a particulièrement soutenu les cours du WTI. Ces réserves ont diminué au total de 1,8 million de barils lors de la semaine achevée le 30 août. C'est la quatrième fois en cinq semaines que les stocks s'affichent en baisse, a relevé Robert Yawger, de Mizuho Securities USA. De plus, les réserves de brut à Cushing (Oklahoma), où le pétrole qui sert de référence au WTI s'était accumulé en début d'année, ont poursuivi leur recul: elles ont baissé de 1,8 million de barils pour s'établir à 34,8 millions de barils, leur plus faible niveau depuis février 2012. Les réserves d'essence ont également baissé plus que prévu, reculant de 1,8 million de barils, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont augmenté de 500 000 barils, soit un peu plus qu'attendu. Les cours du WTI ont aussi été nettement aidés par les indicateurs américains. Les données publiées ce matin, comme celles publiées ces derniers jours, reflètent une reprise économique solide et c'est toujours un bon signe pour la demande de pétrole, a remarqué John Kilduff, d'Again Capital. La productivité des entreprises américaines a progressé davantage que ne le prévoyaient les analystes au deuxième trimestre 2013. Côté emploi, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé pour la semaine close le 31 août, surprenant les analystes qui tablaient sur une légère hausse, et même si c'est à un rythme moins marqué qu'au mois précédent, les embauches ont continué à progresser dans le secteur privé sur l'ensemble du mois d'août, selon les chiffres de la société ADP. Les investisseurs attendent maintenant la diffusion (vendredi) du rapport mensuel officiel sur l'emploi pour voir s'il confirme ces bons chiffres, a souligné M. Kilduff. Ce document est considéré comme essentiel à l'approche de la prochaine réunion de la banque centrale américaine, qui a fait de la baisse du chômage un de ses principaux objectifs. Le marché est enfin resté attentif à toutes les discussions sur la Syrie. Depuis la Russie, le président américain Barack Obama tentait jeudi de convaincre à la fois ses partenaires du G20 et le Congrès américain de soutenir sa décision de frapper le régime de Damas. Si la Syrie n'est pas en soi un gros pays producteur de pétrole, les investisseurs craignent les répercussions d'un éventuel conflit sur l'ensemble de la région du Moyen-Orient, importante pour la production et l'acheminement de l'or noir. Mais rien ne sera vraiment décidé avant l'ouverture de la session du Congrès la semaine prochaine, il peut se passer encore deux semaines avant toute intervention et on commence à ressentir une certaine fatigue sur le marché face aux spéculations sur la Syrie, selon M. Kilduff. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en hausse dans les échanges matinaux, au lendemain d'une nouvelle étape franchie au Congrès américain pour la concrétisation de frappes militaires contre la Syrie, projet porté par le président Barack Obama. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre gagnait 30 cents à 107,53 dollars. Le Brent de la mer du Nord à échéance octobre prenait 19 cents à 115,10 dollars. Mercredi, le gouvernement américain a passé une première étape en vue de concrétiser son éventuelle opération militaire: la commission des Affaires étrangères du Sénat a approuvé de justesse (par dix voix contre sept) une résolution autorisant M. Obama à déclencher une intervention "limitée" contre le régime du président syrien Bachar al-Assad, d'une durée maximale de 60 jours avec la possibilité de la prolonger à 90 jours, sans troupes au sol.