L'Assemblée nationale constituante (ANC) tunisienne a achevé avant-hier soir l'examen du projet de Constitution, plus de trois ans après la révolution ayant chassé l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir. C'est un moment important, a lancé le président de l'ANC Mustapha Ben Jaafar à la fin de l'examen du projet de Constitution sous les applaudissements des députés et des cris de joie. Les députés doivent à présent adopter ce projet de texte dans son ensemble, selon la chambre, à une date qui n'a pas encore été fixée, certains élus évoquant les prochaines 24 heures. La plénière de jeudi a été consacrée l'adoption du dernier chapitre de la Constitution et approbation de quelques dispositions ayant bloqué les travaux de la Constituante notamment celles relatives à l'article 6 traitant de l'interdiction des accusations d'apostasie qui avait provoqué mardi un débat houleux et des échanges d'invectives entre les députés. Cet article adopté, dispose que L'Etat est gardien de la religion. Il garantit la liberté de croyance et de conscience et le libre exercice du culte. Il est le protecteur du sacré, garant de la neutralité des mosquées et lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane. L'examen du texte, lancé le 3 janvier, a été ralenti par une multitude de controverses si bien que la Constitution n'a pas été adoptée comme promis par la classe politique pour le 14 janvier, 3e anniversaire de la révolution. La finalisation de la Loi fondamentale doit permettre de parachever la sortie de la crise politique provoquée fin juillet 2013 par l'assassinat par balles d'un député de gauche. Par ailleurs, un nouveau gouvernement doit être formé d'ici la fin de la semaine, le parti islamiste Ennahda ayant accepté de quitter le pouvoir pour laisser la place à un cabinet d'indépendants jusqu'aux prochaines législatives et présidentielle. Elue en octobre 2011, l'Assemblée devait achever sa mission en un an, mais le processus a été ralenti par un climat politique délétère, l'essor de groupes djihadistes armés et des conflits sociaux qui ont provoqué une succession de crises.