Le ministre libyen de l'Intérieur par intérim, Seddik Abdelkarim, a échappé mercredi à une tentative d'assassinat par balles à Tripoli. M. Abdelkarim, qui est aussi vice-Premier ministre, était à bord de sa voiture quand des hommes armés inconnus ont tiré une rafale de balles sur le véhicule, a ajouté l'agence, précisant que l'attaque n'avait pas fait de victimes. Cette tentative d'assassinat a été confirmée avant-hier matin par le chef de cabinet du ministre, Al-Bahloul Al-Sid, qui n'a pas donné d'autres détails. Le ministre doit donner une conférence de presse en début d'après-midi, selon son cabinet. Le responsable libyen se rendait au Congrès général national (CGN, Parlement) quand il a été attaqué, a précisé l'agence Lana, affirmant que la voiture du ministre a subi d'importants dégâts. L'attaque dont il a été la cible intervient sur fond de bras de fer entre le Premier ministre indépendant Ali Zeidan et les députés islamistes qui réclament sa démission, lui reprochant son inaction sur le plan de la sécurité. Les détracteurs du gouvernement ont annoncé la semaine dernière avoir échoué à faire passer une motion de censure au Parlement, affirmant toutefois qu'ils ne baisseraient pas les bras. Le 12 janvier, le vice-ministre libyen de l'Industrie, Hassan Al-Droui, avait été tué par balles à Syrte, à 500 km à l'est de Tripoli, dans une attaque qui n'a pas été revendiquée jusqu'ici. Il s'agit du premier assassinat d'un membre du gouvernement libyen depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011. Depuis la révolution libyenne du 17 février 2011, quatre ministres se sont succédé à l'Intérieur, et les deux derniers ont démissionné. L'actuel ministre de l'Intérieur, Seddik Abdelkarim, est vice-Premier ministre et assure l'intérim à ce poste, depuis la démission en août 2013 de Mohamed al-Cheikh, en attendant la désignation d'un titulaire. Depuis la chute du régime Kadhafi, les autorités de transition se montrent incapables de rétablir l'ordre et la sécurité dans un pays en proie à l'anarchie et à des violences meurtrières. Elles ne parviennent notamment pas à contrôler les dizaines de milices armées formées par des ex-rebelles ayant combattu Kadhafi et qui font toujours la loi dans le pays. Le Premier ministre Ali Zeidan, qui participait mercredi au sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, a été lui-même enlevé le 10 octobre par un groupe armé, avant d'être libéré plusieurs heures plus tard. Par ailleurs, cinq diplomates égyptiens ont été enlevés vendredi et samedi à Tripoli par un groupe armé, avant d'être libérés dans la nuit de dimanche à lundi.