On a souvent dit et entendu dire à propos du peuple algérien " chaab el adhime ", mais on n'a jamais entendu dire el houkouma el adhima ". Pouvons-nous soutenir qu'il y a des peuples meilleurs que les autres et pas des gouvernements meilleurs que les autres ? A qui faudrait-il imputer l'inexistence de productivité au peuple ou au gouvernement ? On a toujours tendance à incriminer les travailleurs et pas leurs dirigeants, à incriminer les dirigeants mais pas le gouvernement, le gouvernement et pas le pouvoir politique, le pouvoir politique mais pas le président. L'entourage du président mais pas le président. Il y en a qui incriminent plutôt le système que les hommes. Maintenant, c'est le président qui est le fusible du système. Il serait grave de dire avec force conviction que le président est au courant à l'instant " t " qu'il y a des malversations qui se font à grande échelle autant par ceux qu'il a lui-même nommés que par ceux qui sont nommés par ceux qu'il a lui-même nommés. Posons-nous une seule question. Cette question concerne tous les présidents dont celui actuel. Connaît-il tous ceux qu'il a nommés par décret ? A-t-il choisi parmi tant d'autres ceux qui lui sont proches en terme de travail et ceux qui lui sont lointains ? Combien de walis a-t-il lui-même choisi en étudiant leur profil, leurs idées et leur bilan ? Comment se prend la décision de nommer, comment, d'une façon générale, s'élabore le processus de prise de décision ? Comment s'élabore le processus de mise à fin de fonction (pour ne pas dire coup de pied au derrière) Nulle part il n'est constaté que le dialogue est la base de l'action stratégique quotidienne. Or, sans le dialogue, les suspicions augmentent, les haines davantage, et ce sont les rapports de force qui tranchent, qui imposent, mais qui, en réalité, ne font que couver les germes de conflits qui deviendront fatalement inévitables. Les émeutes par exemple sont un appel au dialogue pour qu'à la logique des moyens de force succède celle des compromis. Il y a certainement encore des incompréhensions majeures sur lesquelles buttent les analyses portant sur les évènements politiques et économiques internes et externes du pays et sur leurs implications. En l'absence totale des informations de la part des institutions, il ne reste plus aux analystes qu'à tenter d'accéder avec une marge d'incertitudes au code du cheminement de pensée des grands décideurs et des institutions de souveraineté, plus particulièrement. Cheminement de pensée des grands dirigeants? Comment accéder à ce code si ceux qui sont nommés ne sont pas connus pour leurs idées dans leur vie d'avant leur nomination ?