Le déficit commercial de la France, qui avait atteint en 2011 un record historique, a continué de reculer en 2013 pour s'établir à 61,2 milliards d'euros, une tendance qui devrait se confirmer cette année sous l'effet de la reprise en zone euro. Le déficit des échanges de biens avec le reste du monde a ainsi baissé de 6 milliards d'euros soit près de 9% sur un an, selon les chiffres dévoilés avant-hier par la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq. Par rapport au record abyssal de 74 milliards d'euros enregistré en 2011, la baisse est de 17%. Quant au déficit hors énergie et matériel militaire, révélateur des problèmes de compétitivité des entreprises françaises et que le gouvernement voudrait voir réduit à zéro en 2017, il a diminué de moitié en deux ans, à 13,5 milliards. Ces chiffres masquent le fait que les échanges de la France avec le reste du monde ont reculé en 2013, tant côté importations (-2,3%, à 496,8 milliards d'euros) qu'exportations (-1,3%, à 435,6 milliards). Ce "essentiellement du fait de la baisse des prix du pétrole qui a des effets sur nos importations mais aussi sur nos exportations de chimie et raffinerie", a souligné Mme Bricq lors d'une conférence de presse. Si elle s'est réduite pour la première fois depuis la crise, la facture énergétique (solde des exportations et importations d'énergie) a compté pour 83% du déficit total. La contribution du commerce extérieur à la croissance économique aurait été nulle voire négative l'an dernier (-0,2 point de produit intérieur brut), selon des évaluations provisoires à confirmer avec la publication des chiffres du PIB le 14 février. Davantage d'entreprises exportatrices Les exportations française sont portées en 2013 par trois grands moteurs traditionnels: l'agroalimentaire (+3,3% d'exportations avec un excédent de 11,5 milliards), la pharmacie (exportations en hausse de 2,5% et excédent de 4,5 mds EUR) et l'aéronautique, qui voit ses exportations augmenter de 1% et son excédent atteindre le record de 22 milliards et garder sa place de premier excédent commercial sectoriel. "Dans la plupart des autres secteurs, les échanges ralentissent et le déficit se dégrade légèrement ou se stabilise", indique le ministère, prenant l'exemple de l'automobile dont le solde négatif se creuse de 2,7 milliards à 6,1 mds. "Une bonne nouvelle: le nombre d'entreprises exportatrices est en hausse pour la 2e année", a souligné la ministre du Commerce extérieur. Il atteint 120 700 contre 119'200 en 2012 et ne tient pas compte des contrats inférieurs à 250 000 euros en Union européenne où la France réalise 60% de son commerce. "L'année 2014 s'annonce plus porteuse", a déclaré Mme Bricq, rappelant que le Fonds monétaire international anticipe une croissance mondiale proche de 3,7% en 2014 contre 3% en 2013. "Nos zones de chalandise traditionnelles se portent mieux. C'est notamment le cas de la zone euro qui renoue avec la croissance à hauteur de 1% en 2014" et avec laquelle l'Hexagone réalise 47% de ses échanges. "La reprise sur notre marché de proximité est un signal positif" tandis que "les Etats-Unis repartent bien et les émergents restent un moteur de croissance", estime la ministre. Selon les dernières études de la Direction du Trésor la demande adressée à la France devrait croître de 4% cette année contre 2% en 2013. "L'année 2014 va être celle des résultats, c'est très clair, et c'est à l'international que l'on va gagner quelques petits dixièmes de points pour assurer notre croissance et l'emploi en France", a assuré Mme Bricq. Les priorités sont en 2014 "les pays de l'OCDE, la reconquête de nos parts de marché en Europe" et le "renforcement des partenariats technologiques avec les grands pays innovants, les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie". Mais du côté des entreprises "si l'investissement reste tel qu'il est aujourd'hui ça n'ira pas!", a-t-elle lancé. "Il ne faut pas se cacher le fait que nous avons des problèmes. Le premier message que je lance aux entreprises: +investissez, rénovez votre appareil productif+".