La bureaucratie au sein de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) continue d'alimenter la chronique des journaux en Algérie. Les pouvoirs publics tentent à tout prix d'y remédier à la problématique. Mais ils ont du pain sur la planche. Ainsi, à peine quelques jours après la déclaration du ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi quant à la réduction des délais de traitement des dossiers au sein de l'ANEM, c'est au tour Directeur général de cette agence de confirmer cette volonté. Ainsi, le Directeur de l'ANEM, Tahar Challal a indiqué, hier, que le délai de traitement des offres d'emploi proposées par les organismes employeurs sera désormais réduit à 5 jours, a-t-on appris lundi auprès de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM). Le délai de traitement des offres d'emploi proposées par les organismes employeurs passera de 21 à 5 jours à partir de la date de dépôt de l'offre d'emploi au niveau de l'ANEM". Cette mesure vient conformément à l'application de l'instruction N° 1 du 03 février 2014 du Premier ministre, relative à l'assouplissement des procédures d'intermédiation sur le marché de l'emploi, dont l'APS a obtenu une copie. Le document souligne que cette instruction s'inscrit dans le cadre de l"'assouplissement des procédures et en vue de permettre au service public de l'emploi de répondre efficacement aux attentes des demandeurs et des offreurs d'emploi". Il est expliqué que "l'activité d'intermédiation sur le marché du travail doit désormais, reposer sur les principes de célérité, d'efficacité et de transparence". "Les offres d'emploi déposées par les organismes employeurs doivent être traitées et satisfaites dans un délai maximum de cinq (05) jours ouvrables à partir de la date de dépôt de l'offre d'emploi", selon cette instruction. Désormais l'ANEM a un délai de 5 jours pour répondre aux offres d'emplois proposées par les organismes employeurs, a expliqué M. Challal. Il a ajouté que cette nouvelle mesure permettra aux agences locales de l'ANEM qui sont au nombre de 252 "d'exploiter rapidement les offres (postes) proposées par ces organismes. Si ces agences d'emploi ne répondent pas aux offres des employeurs dans un délai de 5 jours ouvrables, cette nouvelle mesure permettra également aux employeurs de procéder au recrutement direct des demandeurs d'emploi sans passer par l'ANEM, a-t-il expliqué. "A l'expiration de ce délai et dans le cas d'une incapacité à satisfaire l'offre totalement ou partiellement, une notification l'autorisant à procéder au recrutement direct sera notifiée par l'ANEM à l'employeur qui devra cependant se conformer aux profils, aux conditions et au nombre indiqués dans son offre non satisfaite par l'ANEM", note l'instruction. "Il lui fait, également, obligation d'informer l'ANEM des recrutements effectués, conformément à la réglementation en vigueur et ce pour lui permettre d'enregistrer le demandeur d'emploi, s'il n'est pas déjà inscrit à l'ANEM, de le radier du fichier des demandeurs d'emploi, s'il est déjà inscrit, de lui délivrer un bulletin de présentation de régularisation qui vaut placement du demandeur d'emploi", ajoute l'instruction. Le document précise également que "le défaut d'information de l'ANEM par l'employeur des recrutements directs effectués au titre de l'offre non satisfaite expose ce dernier aux sanctions prévues par la législation en vigueur". D'autre part, l'instruction porte sur l'allongement de la période de l'inscription des demandeurs d'emploi à l'ANEM qui sera porté de trois (03) à six (06) mois à compter de la date de son inscription à l'agence locale de l'emploi. Par ailleurs, M. Challal a affirmé que cette instruction porte sur la délivrance du formulaire de recherche active qui était consacré aux demandeurs d'emploi sera "étendue aux organismes employeurs". La recherche active de l'emploi est un instrument qui permettra au demandeur d'emploi de rechercher lui-même un emploi, y compris dans les zones d'activités situées hors de la compétence territoriale de l'agence où il s'est inscrit, d'accroître ses chances d'intégration professionnelle et de rendre les démarches de recherches d'emploi plus souples et plus efficaces. "La formule de recherche active de l'emploi doit être généralisée à travers toutes les structures de l'ANEM, sur le territoire national à l'exception des dix wilayas du Sud pour lesquelles un dispositif spécifique a été mis en place", selon cette instruction. La délivrance du formulaire de recherche active est étendue aux organismes employeurs pour leur donner la possibilité de sélectionner leurs futurs employés, précise le document. "Ce formulaire mis en ligne, sur le site web de l'ANEM pourra être téléchargé par les employeurs, le renseigner et le transmettre à l'agence de l'emploi, territorialement compétente qui procédera simultanément à l'enregistrement de l'offre d'emploi et du demandeur d'emploi (s'il n'est pas déjà inscrit à l'ANEM), et à la délivrance du bulletin de présentation qui vaut placement du demandeur d'emploi", selon cette instruction. Dans le cadre du renforcement de la transparence dans la gestion du marché de l'emploi, les offres et demandes d'emploi doivent être désormais publiées au niveau des agences d'emploi. "Une large publicité devra être accordée aux offres d'emploi et aux candidats orientés dans le cadre du traitement de ces offres d'emploi", indique l'instruction. L'affichage des offres en question et celui des demandeurs d'emploi orientés est "obligatoire" au niveau de toutes les agences de l'emploi relevant du réseau de l'ANEM et sur le site web de l'agence, conclut le document du Premier ministre. Passage inéluctable pour les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, l'ANEM a été à l'origine de plusieurs mouvements de protestation à cause de son incapacité à insérer dans la vie professionnelle le nombre important de demandeurs d'emploi, en constante progression. L'Agence place ces jeunes diplômés dans des entreprises au titre d'un contrat de pré-emploi dont le bénéficiaire n'a de droit que pour un salaire de misère. Pis encore, le jeune n'est pas systématiquement recruté à l'expiration du contrat, ce qu'il le renvoie à la case départ à savoir le chômage. Ainsi, la bureaucratie n'est pas le seul point noir dans la gestion de l'ANEM.