L'Algérie a engagé depuis plusieurs années un processus de modernisation favorisé et encouragé par l'accroissement des revenus provenant des hydrocarbures. Dans ce cadre, des programmes de relance économique et de soutien à la croissance ont été mis en œuvre, y compris dans le secteur de l'eau, qui a été une des priorités centrales des autorités. Ainsi et à côté de la promulgation de la loi 05-12 relative à l'eau de 2005, le gouvernement s'est doté d'un Plan National de l'Eau qui, à l'horizon 2030, vise à couvrir 95% des besoins en alimentation en eau potable et industrielle pour une population estimée à 50 millions d'habitants et d'assurer l'irrigation d'environ 1 million d'hectares. De ce fait, et afin d'atteindre ce but, plusieurs wilayas bénéficient de nombreux projets d'assainissement. C'est du moins le cas de la wilaya d'El-Oued qui se dotera à l'horizon 2030, d'un réseau d'assainissement qui couvrira les besoins d'une population de 700.000 habitants, en zones urbaines et rurales des 30 communes. Dans ce sillage, le conseiller au directeur général de l'ONA, Mohamed Chaibi, a indiqué lors d'une présentation du projet à la presse que le projet est décliné en six phases, et il vise dans sa finalité à solutionner définitivement le phénomène de la remontée des eaux, à travers le raccordement des foyers au réseau d'assainissement. La première phase de ce projet d'envergure consiste en l'assainissement actuellement dans 18 communes, dont 12 communes raccordées à un réseau d'assainissement long de 750 km, jalonnés de 57 stations de relevage, les six autres communes bénéficiant d'un total de 542 puits individuels de traitement des eaux usées, a-t-il expliqué. Dans sa deuxième phase, le projet a comporté la réalisation de quatre stations de traitement des eaux usées des communes déjà raccordées au réseau d'assainissement collectif, implantées à Kouinine, Hassani Abdelkrim, Sidi Aoun et Reguiba. La troisième phase de l'opération a pris forme à travers l'évacuation horizontale et l'absorption de 22.000 m3/ jour des surplus d'eau en surface, nécessitant, sur un réseau de 34 km, le fonçage de 51 puits profonds avec une capacité d'absorption de 348 litres/ seconde, selon la présentation du projet. Dans sa quatrième phase consistant en le transfert des eaux d'assainissement sur 47 km vers l'exutoire de "Chott El-Haloufa", le projet a comporté le lancement d'une étude concernant la réutilisation de ces eaux à des fins industrielles ou d'irrigation agricole. Le projet a réalisé, dans son ultime phase, des résultats positifs sur l'environnement qui se sont traduits par l'élimination des maladies à transmission hydrique, la préservation des palmeraies des risques d'asphyxie par les surplus d'eau en surface et une disponibilité d'eau d'irrigation qui a donné une impulsion à l'activité agricole dans la région, en plus de l'amélioration du cadre de vie du citoyen, a souligné M.Chaibi. Le mégaprojet de lutte contre le phénomène de la remontée des eaux dans la wilaya d'El-Oued, lancé en octobre 2005 pour un coût de 31 milliards DA et achevé en juin 2009, englobe actuellement 18 communes totalisant quelque 480.000 habitants, selon la présentation faite de ce projet.