Tous les jeunes diplômés ou pas, même les moins jeunes, sont en posture de vigilance. Ce n'est pas le terrorisme qu'ils guettent, mais les postes d'emploi. Les corps de sécurité recrutent. Des CDI et pas des CDE. L'armée également et l'accès n'est pas vraiment facile. Ce ne sont pas les candidats au recrutement qui vont manquer. De ce côté -là, il n y a pas d'inquiétude. En effectifs et en niveau. En quantité et en qualité. Toutes disciplines confondues. Pour les diplômés, c'est une anticipation sur l'avenir. Opération à mettre sur le compte de la prévention. De l'autre côté, c'est-à-dire côté criminalité pas obligatoirement organisée, on fait là également dans la prévention. La corruption et les détournements sont opérés maintenant au titre de la prévention, c'est-à-dire que les auteurs de tels actes anticipent sur l'avenir. Qu'anticipent-ils ? Leurs regards se portent vers ceux qui affluent vers l'étranger. Ce n'est plus un rêve que d'user de l'expression " construire des châteaux en Espagne ". Ils ne feraient ainsi que prendre leurs devants. Sur quels éléments font-ils reposer la conviction qu'ils ont intérêts à concevoir leur avenir à l'étranger ? Du fait que de hauts dirigeants du pays parlent et reparlent sans cesse du pic pétrolier à venir, de l'échec de la politique de substitution aux importations, de l'impossibilité à faire croître les exportations hors hydrocarbures, ils ne peuvent que s'inquiéter, s'angoisser même et se convaincre que le salut est ailleurs. Ils en sont convaincus au regard du constat de l'installation à l'étranger des hauts cadres auxquels il est mis fin de mission et de ceux qui s'y préparent en y achetant des résidences. Ces hauts cadres et ceux qui ont édifié des fortunes sur la base de la spéculation, des importations de produits finis, contribuent au désarmement du moral des populations. Alors, les conclusions sont simples. Quand il n'y aura plus d'argent à distribuer, assez d'emplois pour tous, que nos entreprises auront expiré du fait de la terrible concurrence, que les frontières des pays occidentaux soient fermées à toute immigration, que le pic pétrolier soit survenu , il n'y aura plus de sifflet sur la " cocotte -minute " pour dépressuriser le front social fatalement entré en ébullition. Les armes d'un nouveau banditisme sont l' " import-import" et la corruption politico- financière. Quand on achète des mandats d'élus, il n'y a plus de limites à la corruption. Plus de limites. La porte serait ainsi ouverte à la permanence des violences sociales du fait de l'impossibilité à faire face aux demandes sociales qui augmentent en " exponentiel " avec les frustrations socioéconomiques. il apparaîtrait ainsi que ce seront les nouvelles préoccupations qui vont rythmer notre futur avec de nouveaux concepts qui vont structurer notre pensée.