Le bras de fer entre la direction de Saipem-Forage et le syndicat d'entreprise se poursuit. Les 700 travailleurs de l'entreprise, en grève ouverte depuis quatre jours, s'inquiètent de l'absence de dialogue entre les deux parties. Pour contrer le débrayage, l'employeur avait déposé une plainte en référé au tribunal administratif de Hassi Messaoud (Ouargla) afin d'exiger le strict respect du service minimum. Après vérification de la satisfaction de ce point, la justice aurait clos le dossier. Pour rappel, les salariés brandissent quatre revendications principales : le passage du Contrat à durée déterminée (CDD) au Contrat à durée indéterminée (CDI) pour les employés cumulant plus de 5 ans d'exercice, une indemnité de deux mois de travail pour chaque année exercée en cas de fin de contrat ou de départ en retraite anticipée, le changement du système de rotation de la base HMD de 4X2 à 4X3, et le versement du salaire de base durant le stand-by. La direction de l'entreprise, à l'issue d'une réunion avec le partenaire social, s'est dite dans l'impossibilité de satisfaire cette plateforme en invoquant une série de contraintes et de textes réglementaires. La rencontre de conciliation, initiée ensuite par l'Inspection du travail de Hassi Messaoud, n'a pas réussi à désamorcer le conflit. «Les arguments du patron ne sont pas convaincants. Weatherford, un concurrent très récent en Algérie, a indemnisé les candidats au départ volontaire à hauteur de 2 mois de salaire pour chaque année d'ancienneté. Notre entreprise, qui opère depuis 1976 sur les plates-formes pétrolières algériennes, a les moyens pour dédommager correctement ses employés», estime de son côté, Youcef Hachani, le secrétaire général du syndicat. Le partenaire social avait, par ailleurs, saisi la justice pour s'opposer à l'opération de transfert des moyens de production vers l'étranger que l'entreprise avait entamée. En attendant le verdict de l'instance judiciaire sur cette question, les grévistes empêchent, désormais, plusieurs chargements de matériels de quitter les sites de la société. De leur côté, les compagnies en contrat avec Saipem-Forage, dont Sonatrach, ont déjà prévenu cette dernière en cas de non-respect des délais convenus. En somme, le bras de fer se poursuit et les conséquences s'annoncent lourdes pour cette filiale de l'énergéticien italien ENI. K. A.