Lors d'une rencontre sur "la transition énergétique au service du développement économique", tenue à Alger, les participants ont affirmé que "la moyenne de consommation de l'individu algérien de l'énergie est le triple de la moyenne mondiale". Et c'est justement pourquoi les experts ont appelé à l'adoption d'une stratégie pour rationaliser la consommation de l'énergie en Algérie. Selon les experts, la consommation de gaz en Algérie par exemple représente près de 34% de la consommation globale de l'énergie, au moment où la moyenne mondiale ne dépasse pas 22%. Et selon les données officielles, l'énergie solaire couvrira 40% de la consommation énergétique locale jusqu'en 2030, mais la réalisation de cet objectif exige d'importants investissements, ont-ils souligné. Et c'est durant cette conférence sur la sécurité énergétique dans le pays et les moyens d'assurer une exploitation optimale des énergies renouvelables que les experts ont appelé à la prise de mesures efficaces pour rationaliser la consommation des sources énergétiques, d'autant que la majorité ne sont pas renouvelables, comme les hydrocarbures. A ce sujet et dans le même ordre d'idées, les participants ont également évoqué la problématique de l'énergie en Algérie, en termes de production, d'exportation et de stock outre les perspectives du secteur d'ici 2050. Les participants ont donc bien posé la problématique des hydrocarbures en termes de production, de réserves et d'exportation. Pour certains observateurs, devant l'absence de l'assurance totale relative à la demande nationale, il s'agit donc d'éviter une "rupture potentielle" d'approvisionnement interne. C'est alors que le recours à l'exploitation du gaz de schiste a été préconisé par les experts à l'instar de Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach, qui affirme à ce propos que "les réserves énergétiques de l'Algérie vont s'épuiser d'ici 25 ans". Selon M. Attar, l'Algérie sera obligée de réduire ses exportations dès 2019-2022 en raison de la demande domestique croissante, si elle n'investit pas dans d'autres sources d'énergie notamment le gaz de schiste. De plus, le gaz de schiste ne pourra répondre à la demande énergétique à l'horizon 2030 eu égard aux investissements énormes nécessaires. "Pour assurer une production de 60 à 80 milliards de m3 de gaz, il faudra forer 45.000 puits", a-t-il affirmé à titre illustratif. De son côté, le consultant international Mustapha Mekideche a présenté une communication sur "la problématique gazière en Algérie" à travers laquelle il a soutenu que "notre position en 2014 est fragilisée à la fois concernant la production et en tant qu'exportateur de gaz". Selon lui, le gaz naturel en Algérie représente 34% de la consommation d'énergie contre une moyenne de 22%, dans le monde. En résumé, il s'agit d'encourager les exportations de gaz vers l'Asie notamment la Chine car actuellement les exportations de gaz de l'Algérie sont destinées à l'Italie (34%) l'Espagne (16%) la France (11%) et la Turquie (6%) alors que la demande en énergie de l'Europe est en déclin en raison de la crise économique qui frappe le Vieux continent, a affirmé le même expert. A cet effet, un ancien cadre à Sonatrach M. Baghdadi a indiqué que la moyenne de production de gaz et de pétrole en Algérie est en recul depuis 2000, par rapport aux pays arabes et ailleurs. Encore faut-il rappeler que les autorités publiques ont tracé un programme pour le développement des énergies nouvelles et renouvelables à l'horizon 2030, consistant notamment en la réalisation de centrales électriques avec des sources énergétiques renouvelables (énergies solaire et éolienne) à 22.000 mégawatts de 2011 à 2030, dont 12.000 mégawatts pour le marché local et le reste (10.000) pour l'exportation. Ce qui fait que pour atteindre les objectifs ainsi définis, il serait plus judicieux voire nécessaire et urgente l'élaboration d'un plan pour faire face à une éventuelle "crise", d'autant que la demande est appelée à augmenter d'ici 2020.