La partie algérienne a dressé un bilan mitigé de la coopération algéro-européenne, en dépit des efforts consentis, lors de la journée du partenariat Union européenne-Algérie organisée, avant-hier à l'hôtel Hilton, à Alger, par la délégation de l'Union européenne en Algérie, en présence du chef de la délégation, Marek Skolil, et de Michael Köhler, directeur géographique pour le voisinage de l'UE. "La démarche algérienne relative au démantèlement tarifaire est intervenue suite au résultat d'une évaluation de cinq années de mise en œuvre de l'accord d'association, dont le bilan s'est avéré mitigé", a déclaré M. Mokrani. D'ailleurs, a-t-il affirmé, ce constat est partagé par la partie européenne qui a reconnu les déséquilibres sans cesse croissants, caractérisant les échanges entre l'Algérie et l'UE. Il a relevé que l'Algérie attendait de son partenaire européen un accompagnement substantiel pour la mise à niveau de son économie. Cet accompagnement est de nature à développer avec l'UE un partenariat industriel et à promouvoir un transfert de technologie visant une diversification de l'économie nationale, a plaidé M. Mokrani devant un parterre de responsables de l'UE présents à cette rencontre. "L'Algérie espère aussi que l'amélioration du climat des affaires à la faveur des mesures prises par le gouvernement auront des effets positifs sur les investissements productifs européens en Algérie", concentrés actuellement sur le seul secteur des hydrocarbures, a-t-il ajouté. M. Mokrani a également critiqué "l'approche unilatérale de l'UE avec ses partenaires", en l'appelant "à passer à une phase d'écoute et de consultation avec les pays de la rive sud de la Méditerranée afin d'élaborer des programmes utiles aux deux parties". Le représentant du ministère des Affaires étrangères a fait part aux représentants de l'UE de la volonté de l'Algérie de passer de la forme d'assistance technique classique à celle de la formation d'élite en mesure de mettre en œuvre les programmes européens en Algérie. De son côté, le directeur du voisinage à la CE a estimé que l'accord d'association n'est pas déséquilibré" comme avancé par la partie algérienne, puisqu'il "n'a pas été imposé " par l'UE. Pour autant, il s'est montré disponible à transmettre les doléances de l'Algérie et de ses opérateurs à la CE afin d'orienter la coopération vers leurs besoins. "Nous avons besoin d'un dialogue sur l'accord comme on l'a fait pour les autres pays voisins", a-t-il dit. Au cours de cette rencontre, M. Mokrani a annoncé la tenue d'un premier forum économique en juin prochain en tant qu'opportunité permettant aux opérateurs algériens et européens de disposer d'un cadre de concertation et de contacts pour favoriser le partenariat et les investissements. Pour conclure, le représentant algérien a considéré que la dimension humaine "doit bénéficier" de plus de considération. Elle constitue, selon lui, le parent pauvre dans notre relation avec l'Union européenne. "Il y a toujours eu, du côté européen, la hantise des irréguliers. Nous pouvons l'assurer du côté algérien en présence des représentants de la société civile. L'Algérien a les moyens nécessaires pour vivre sereinement et aisément chez lui. Il ne faut pas le percevoir comme un migrant potentiel. Mais il veut voyager et aller en Europe pour faire du tourisme, rendre visite à sa famille…", a-t-il plaidé.