«L'élargissement de l'UE à d'autres pays ne se fait pas au détriment de nos relations avec nos partenaires des pays du Sud et particulièrement l'Algérie», a assuré le chef de la délégation de l'UE à Alger. C'est officiel! Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, sera ce week-end à Alger. «Oui, je confirme. Le président de la Commission européenne sera ce week-end à Alger», a certifié le chef de la délégation de l'Union européenne à Alger, Marek Skolil lors d'une conférence de presse qu'il a animée conjointement avec l'ambassadeur de la Croatie à l'occasion de l'adhésion de ce pays hier à l'UE. La ratification du mémorandum sur l'énergie sera-t-elle au menu de cette visite? Le représentant de l'Union européenne à Alger n'a ni confirmé ni infirmé. «Vous aurez plus de détail lors de la visite», a-t-il assuré, le sourire en coin. M.Skolil n'a pas voulu précipiter les choses en laissant le soin aux parties concernées d'annoncer la nouvelle. Même si notre interlocuteur n'a rien dévoilé, il n'en demeure pas moins que ce pacte tant attendu sera certainement au menu de cette visite de haut niveau. Le déplacement du président de la Commission européenne est loin d'être un non-événement. C'est le premier du genre depuis dix ans. Le patron de la Commission européenne va certainement apporter dans ses bagages quelques contrats. A l'instar du mémorandum sur l'énergie, l'accord sur la politique de voisinage sera, sans doute, au centre des discussions. La visite du patron de l'UE à Alger permettra d'élaborer la feuille de route pour accélérer les discussions sur la politique de voisinage. «L'Union européenne est tout à fait prête à entamer les discussions et dégager une feuille de route sur cette politique de voisinage», a affirmé une source proche de Bruxelles. La même source précise que la venue de M.Barroso à Alger témoigne de l'engagement et de l'intérêt que porte l'UE à l'Algérie. Cette visite d'une journée va certainement booster les relations entre les deux parties pour rattraper le retard. Les relations entre l'Algérie et l'UE se sont nettement améliorées ces derniers temps. Plusieurs responsables de cette institution se sont rendus en Algérie ces derniers mois. La dernière visite en date est celle de la responsable de la diplomatie de l'UE, Mme Catherine Ashton, en novembre dernier, lors de laquelle trois accords de financement ont été signés. Lors de la conférence d'hier, le chef de la délégation de Bruxelles s'est félicité de l'adhésion de la Croatie à l'UE. «Cet élargissement confirme le succès de l'intégration européenne et c'est un signe de bonne santé de l'Union européenne malgré les difficultés et la crise économique», a-t-il estimé. M.Skolil a réitéré encore une fois l'intérêt que porte l'UE à l'Algérie. «L'élargissement de l'UE à d'autres pays ne se fait pas au détriment de nos relations avec nos partenaires des pays du Sud et particulièrement l'Algérie», a-t-il assuré en précisant toutefois: «Nous sommes tout à fait déterminés à augmenter la densité de nos relations avec l'Algérie.» De son côté, l'ambassadeur de la Croatie à Alger, Marin Andrijasevic, s'est montré très content de l'adhésion de son pays à l'UE. Evoquant le rapport avec l'Algérie, M.Andrijasevic a expliqué que cela va faciliter le développement du partenariat avec l'Algérie. «Je ne suis pas content du niveau de coopération avec l'Algérie», a-t-il admis en s'engageant à améliorer cette coopération dans plusieurs domaines, entre autres la pêche et le tourisme. M.Andrijasevic n'a pas exclu la signature d'accord pour l'approvisionnement en gaz d'Algérie, en cas de crise comme celle qui eut lieu entre la Russie et l'Ukraine.