Les cours du pétrole étaient mitigés hier matin en Asie, mais les cours restent soutenus par la crise en Ukraine, même si les craintes d'un conflit armé semblent pour le moment se dissiper.Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril gagnait 12 cents, à 103,45 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance cédait 3 cents US à 109,27 dollars. La veille, les cours s'étaient nettement repliés après des signes d'apaisement. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait de fait nié que les forces russes soient intervenues dans l'ex-république soviétique, dans ses premières déclarations publiques depuis la destitution le 22 février par le Parlement ukrainien à Kiev du président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Mais les pays occidentaux et l'Ukraine estiment à plusieurs milliers le nombre de soldats venus de Russie en Crimée ces derniers jours. "Avec des troupes russes en Crimée (...), les tensions vont persister et soutiendront les cours", a estimé Tan Chee Tat, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Les investisseurs redoutent que les exportations de la Russie, deuxième producteur mondial de gaz naturel et premier producteur mondial de brut, ne soient affectées par des violences ou par des sanctions économiques imposées par les Occidentaux. Plus de 70% des exportations de brut russe vers l'Europe passent par l'Ukraine. Le marché attend par ailleurs les statistiques sur les stocks hebdomadaires de brut américain, publiées aux Etats-Unis mercredi. Les analystes tablent sur une hausse des stocks de brut (un million de barils selon l'agence Dow Jones) et une baisse de ceux d'essence et de produits distillés (deux millions de barils). La veille, les cours du pétrole se sont repliés à New York alors que des signes d'apaisement sur la crise ukrainienne éloignaient les craintes de fortes perturbations sur le marché de l'énergie. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a cédé 1,59 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,33 dollars. A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 109,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,90 dollar par rapport à la clôture de lundi. Les cours du brut effacent ainsi la nette progression de la veille: ils avaient bondi de plus de deux dollars lundi, les investisseurs redoutant que les exportations de la Russie, deuxième producteur mondial de gaz naturel et premier producteur mondial de brut, ne soient affectées par des violences ou par des sanctions économiques imposées par les Occidentaux. Mais la Russie a rappelé les troupes qui participaient à des exercices militaires près de la frontière ukrainienne et le président russe Vladimir Poutine a tenu des propos plutôt conciliants, ce qui a conduit les marchés de matières premières à effacer les gains de la veille, observaient les analystes de Morgan Stanley. Dans ses premières déclarations publiques depuis la destitution le 22 février par le Parlement ukrainien à Kiev du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, M. Poutine a de fait nié que les forces russes soient intervenues dans l'ex-république soviétique. Tout en soulignant que la Russie se réservait le droit de recourir à tous les moyens pour protéger ses citoyens dans ce pays plongé dans une grave crise politique, il a aussi estimé que l'envoi de troupes russes n'était pas nécessaire pour le moment. Poutine ne semble pas avoir envie de faire de la Crimée une nouvelle province russe. L'idée d'un conflit armé est pour l'instant écartée, les bruits de bottes s'éloignent, remarquait Robert Yawger de Mizuho Securities USA. De plus, selon Michael Wittner de la Société Générale, les inquiétudes des marchés pétroliers étaient exagérées. Si la Russie arrêtait ses exportations de pétrole brut à travers l'Ukraine, ils se feraient plus de mal à eux-mêmes qu'à l'Ukraine, estimait-il. Et des sanctions envers les activités pétrolières et gazière russes sont peu probables du fait de la dépendance considérable de l'Europe au pétrole et au gaz russes, poursuivaient les experts de Commerzbank. Par ailleurs, après un hiver relativement doux dans une grande partie de l'Europe, les stocks énergétiques sont abondants et les météorologues prévoient un printemps chaud, ce qui devrait limiter la demande, ajoutait-on chez Commerzbank. Les spécialistes de Morgan Stanley conseillent toutefois aux courtiers de ne pas se réjouir trop vite. Même si nous nous attendons à ce que la prime de risque liée à la Russie s'affaiblisse, il ne faut pas nourrir trop d'illusions aussi tôt dans la crise. Les courtiers se préparaient également à la publication mercredi du rapport hebdomadaire des autorités américaines sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis. On s'attend à une hausse des stocks de brut et une baisse des produits raffinés en raison des travaux de maintenance effectués en ce moment dans les raffineries, commentait Matt Smith de Schneider Electric. Selon la moyenne des analystes interrogés par Dow Jones Newswire, les réserves de brut devraient avoir augmenté d'un million de barils tandis que celles d'essence et de produits distillés sont attendues en baisse de 2 millions de baril.