Les cours du pétrole étaient stables, hier matin en Asie, dans un marché stable, mais soutenu par des prévisions de baisse des stocks de brut américains. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier gagnait un cent à 87,94 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février prenait lui aussi un cent, à 108,85 dollars. Le marché était soutenu par les chiffres de l'Institut américain du pétrole (API) publiés la veille et qui signalent une baisse plus importante que prévu des stocks hebdomadaires américains de pétrole, a déclaré Nick Trevethan, analyste chez ANZ Research. "Les stocks de brut de l'API ont reculé de quatre millions de barils, ce qui sert de support aux prix", a-t-il indiqué. Les analystes tablaient sur une baisse comprise entre 1,7 et 2,3 millions de barils. La veille, les cours du pétrole ont terminé en hausse à New York, portés par l'optimisme des investisseurs sur la conclusion rapide d'un accord sur le budget des Etats-Unis qui permettrait d'éviter une cure d'austérité forcée néfaste pour la consommation d'or noir dans le pays. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a gagné 73 cents à 87,93 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a clôturé à 108,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,20 dollar par rapport à la clôture de la veille. Suspendus depuis plusieurs semaines à tout développement dans les pourparlers sur le "mur budgétaire", les courtiers misaient sur un dénouement prochain. Le marché "constate une avancée progressive vers un accord" sur le budget du pays, a souligné Matt Smith, de Schneider Electric. "Le train est en marche" et "il semble inévitable de parvenir" à un compromis, a-t-il ajouté. Les responsables démocrates et républicains ont de fait assoupli ces derniers jours leurs positions respectives, laissant espérer une sortie de crise imminente. Le président Barack Obama a notamment proposé, lundi soir, de n'augmenter les impôts que sur les revenus supérieurs à 400 000 dollars, alors qu'il avait fixé le seuil à 250 000 dollars auparavant. Et, avant-hier, les républicains du Congrès américain ont annoncé qu'ils déposeraient un texte de loi augmentant les impôts pour les seuls millionnaires à partir du 1er janvier, ce qui représente un compromis par rapport à leur refus antérieur d'augmentation du barème fiscal pour l'ensemble des Américains. Alors que les positions des deux camps se rapprochent, "on observe un regain de vigueur des actifs à risque comme les matières premières, ou l'euro qui est à son plus haut depuis mai", a remarqué M. Smith. Les cours étaient aussi portés par les prévisions d'un recul des stocks américains de brut sur la semaine achevée le 14 décembre 2012 dans le rapport hebdomadaire, attendu, du Département américain de l'Energie (DoE). Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une baisse de 900 000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis. En revanche, les stocks de produits raffinés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, sont attendus en hausse de 900 000 barils et les stocks d'essence en progression de 1,5 million de barils. L'écart entre les cours du Brent à Londres et du WTI à New York s'est par ailleurs réduit, suite à l'annonce, lundi dernier, d'une expansion en janvier des capacités d'acheminements de l'oléoduc Seaway, qui transporte le brut stocké à Cushing (principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud)) vers les complexes de raffineries de la côte du Golfe du Mexique. Les réserves d'or noir à Cushing, qui ont atteint plus tôt cette année des niveaux record, abritent le brut texan servant de référence au WTI, et l'abondance de ces stocks plombe depuis plusieurs mois les cours du baril à New York. L'accroissement des capacités de l'oléoduc, qui pourra transporter 400 000 barils par jour au lieu de 135 000 barils actuellement, permettra de mieux écouler les réserves de Cushing et de soulager le goulot d'étranglement qui s'y est formé, ont remarqué les analystes de Commerzbank.