Royal Dutch Shell a annoncé qu'il allait réduire ses investissements dans l'exploration-production aux Etats-Unis de 20% cette année, alors qu'il y perd de l'argent, notamment dans le gaz de schiste. La rentabilité de l'amont aux Etats-Unis a été affectée par des pertes dans des ressources comme les schistes. Shell diminue son portefeuille et sa base de coûts, avec des dépenses réduites de 20% en 2014 par rapport à 2013, a indiqué le groupe pétrolier anglo-néérlandais dans un communiqué publié avant une rencontre avec la communauté financière. Le groupe va rediriger ses investissements sur les actifs ayant le plus de potentiel. Shell avait dû passer l'an dernier de lourdes dépréciations liées à ses actifs dans le gaz de schiste aux Etats-Unis, qui avaient fait plonger sa division nord-américaine dans le rouge. BP, l'autre super major basée à Londres, vient d'annoncer de son côté la création d'une filiale distincte qui regroupera ses activités terrestres aux Etats-Unis, notamment dans le gaz de schiste, afin d'en améliorer la compétitivité. Shell a une base d'actifs solide et est le leader du secteur dans nombre de ses domaines de croissance. Si cette position solide donne confiance pour l'avenir, il est clair que nous devons gérer plus fermement la performance au sein de Shell, a déclaré Ben van Beurden, le nouveau patron du groupe. Shell compte accroître sa rentabilité en segmentant plus finement ses activités en unités de performance, ce qui lui permettra de mieux gérer ses actifs, en particulier dans l'amont aux Etats-Unis et dans l'aval où le raffinage est en difficulté, et de savoir plus facilement où tailler dans son portefeuille. Cette approche permettra de cibler les investissements de croissance plus efficacement, de se concentrer sur les domaines où l'amélioration de la performance est la plus nécessaire, et de piloter la cession d'actifs non-stratégiques, a souligné Ben van Beurden. Pour tirer sa croissance, Shell va miser en particulier sur l'exploration notamment en eau profonde et identifier de nouvelles opportunités en Irak, au Nigeria ou au Kazakhstan. Le groupe a par ailleurs indiqué que ses activités en Ukraine et en Russie, pays où il participe notamment au projet pétrolier et gazier géant Sakhalin-2, n'ont pas été affectées par les tensions récentes. L'action Royal Dutch Shell ne réagissait guère jeudi, le titre B perdant 0,02% à 2.323,5 pence à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse de 0,20%. Le communiqué de Shell est long du point de vue de la rhétorique mais contient peu de chiffres, ont estimé les analystes d'Investec. Décidé à redresser la barre après une chute du bénéfice, Ben van Beurden a promis fin janvier de vastes cessions d'actifs et une réduction des investissements alors que le bénéfice net du groupe s'est effondré de 39% à 16,371 milliards de dollars en 2013. Le groupe a confirmé entendre vendre au total 15 milliards de dollars d'actifs en 2014 et 2015 et en a déjà cédé pour 4,5 milliards de dollars. Confiant dans ses perspectives, Shell indique qu'il augmentera son dividende de 4% au premier trimestre.