Les cours du pétrole ont fini en légère hausse avant-hier à New York, soutenus par la crainte d'une fermeture prolongée d'un important couloir de navigation aux portes du golfe du Mexique, malgré l'anticipation d'une nouvelle hausse des stocks de brut américains. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai s'est apprécié de 14 cents, à 99,60 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 106,81 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de vendredi. Après une ouverture en nette hausse, au-dessus du seuil psychologique des 100 dollars, les prix du pétrole new-yorkais ont effacé une partie de leurs gains en fin de séance, ne parvenant pas à clôturer au-delà de ce niveau. Ils ont profité en début d'échanges de craintes d'une fermeture prolongée du Houston Ship Channel, un important couloir de navigation du port de Houston, au Texas (sud) survenue ce week-end à la suite d'une collision entre une barge et un navire. Cet accident a provoqué la fuite de quelque 168 000 gallons (635 000 litres) de mazout dans le golfe du Mexique, et des équipes de nettoyage tentent d'en venir à bout. On espérait sa réouverture dès le début de la semaine mais il semble que la situation ne va pas être réglée aussitôt qu'anticipé et que l'on devra attendre la fin de la semaine, ce que le marché est en train de prendre en compte, a expliqué Carl Larry, de Oil Outlook and Opinion. Cela va retarder les navires qui vont tenter de rentrer aux Etats-Unis et des raffineries vont connaître des problèmes immédiats d'approvisionnement en brut, a-t-il continué. Cependant, à l'échelle mondiale, l'impact d'un tel incident n'est pas gigantesque, même s'il a certainement une influence haussière sur les prix, a nuancé Bart Melek, de TD Securities. D'autant plus que les opérateurs pariaient sur une nouvelle hausse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière, avant la publication mercredi d'un rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE). Nous avons déjà eu deux très grosses semaines de hausse et même si le marché tend à miser sur la poursuite d'une tendance baissière sur les stocks de Cushing, les réserves de brut devraient progresser, a poursuivi M. Melek. En cas d'un nouveau gonflement de ces stocks, il s'agirait de leur dixième semaine consécutive de hausse. Ils ont progressé de 26 millions de barils depuis janvier. Le marché pétrolier, surtout le Brent, a été aussi refroidi par la chute de la production manufacturière en Chine en mars, cette dernière étant le deuxième consommateur mondial de brut. Les opérateurs continuaient d'autre part à redouter l'impact sur le marché de brut d'une éventuelle escalade des tensions entre les Occidentaux et la Russie sur la Crimée et la crise ukrainienne. Les forces russes, qui ont pris à l'aube une nouvelle base ukrainienne en Crimée, ont attaqué lundi un navire ukrainien sur le lac Donouzlav. en Asie, les cours du pétrole se repliaient dans les échanges matinaux après la publication d'un indicateur chinois sur la production manufacturière au plus bas depuis huit mois, signe de ralentissement de la deuxième économie mondiale et première consommatrice d'énergies. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai cédait 19 cents à 99,27 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord, même échéance, lâchait 18 cents à 106,74 dollars.
Bond de 5,9 millions de barils des stocks américains Les stocks de pétrole brut ont bondi la semaine dernière aux Etats-Unis, progressant bien plus que prévu, selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE). Les réserves de brut ont gonflé de 5,9 millions de barils, à 375,9 millions, lors de la semaine achevée le 14 mars, alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur une augmentation de 2,3 millions de barils seulement. Il s'agit de la neuvième semaine consécutive de hausse de ces stocks, qui avaient déjà progressé de près de 20 millions de barils au cours des huit semaines précédentes. Ils se maintiennent dans la partie supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année mais sont en baisse de 1,8% par rapport à la même période l'an dernier. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, reculé de 3,1 millions de barils, à 110,8 millions de barils, enregistrant une baisse cinq fois supérieure aux attentes des analystes, qui pariaient sur un recul de 600 000 barils. Elles sont en chute de 7,4% sur un an et se maintiennent en deçà de la partie basse de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Les stocks d'essence ont de leur côté chuté de 1,5 million de barils, à 222,3 millions, enregistrant un recul un plus prononcé qu'attendu par les analystes, qui prévoyaient une diminution de 900 000 barils. Ils reculent de 0,2% par rapport à leur niveau de l'an dernier mais restent proches de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année. Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, centre-sud), qui servent de référence au WTI, ont à nouveau reculé la semaine dernière, de 1 million de barils par rapport à la semaine précédente, à 29,8 millions de barils. Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont reculé de 500 000 barils. Du côté de la demande, sur les quatre semaines allant jusqu'au 14 mars, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 18,6 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 1,4% de plus qu'à la même période en 2013. La demande de produits distillés, qui inclut le fioul de chauffage, a augmenté de 5,1% en glissement annuel, et celle d'essence a progressé de 1,5%. Les raffineries américaines, en pleine saison de maintenance aux Etats-Unis, ont légèrement ralenti la cadence la semaine dernière, utilisant 85,6% de leurs capacités, contre 86,00% la semaine précédente.