Le pétrole coté à New York a fini en très légère hausse avant-hier, après avoir cherché une direction dans la foulée d'un nouveau recul des stocks de brut aux Etats-Unis et d'un bon indicateur économique dans ce pays. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier a grignoté 6 cents à 97,50 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 108,67 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), lâchant 1,03 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le Brent a souffert de données moroses en provenance de l'Europe, où la production industrielle a nettement reculé en octobre. Aux Etats-Unis, le tableau était plus contrasté. Le baril de WTI avait commencé la séance en baisse, les investisseurs soupesant les chiffres en demi-teinte publiés la veille par le département de l'Energie américain. Le département de l'Energie américain a fait état mercredi d'un recul des réserves de stocks de 10,6 millions de barils pour la semaine achevée le 6 décembre. Mais ce chiffre masquait une hausse des stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) de 4,5 millions de barils, ainsi qu'une accumulation d'essence dont les stocks ont progressé de 6,7 millions de barils, un signe négatif pour la demande dans le premier pays consommateur d'or noir. Mais un bon chiffre sur les ventes au détail, et en particulier pour les ventes de voitures, a aidé le baril à se ressaisir, commente Bart Melek de TD Securities. Les ventes au détail aux Etats-Unis ont en effet augmenté un peu plus que prévu en novembre, de 0,7% par rapport à octobre. Elles ont été portées notamment par les ventes de voitures et de pièces détachées, en hausse de 1,8%, tandis que les ventes d'essence ont baissé de 1,1%. Par ailleurs, certains craignent une hausse des taux d'intérêt, à cause d'une potentielle réduction des aides de la Fed (la banque centrale américaine) la semaine prochaine, ajoute M. Melek. Une hausse des taux pourrait s'avérer néfaste pour la demande des Américains, précise-t-il, dans la mesure où elle rendrait tout emprunt plus coûteux, pour les ménages comme pour les entreprises. Autre menace pour la demande, les inscriptions hebdomadaires au chômage - critère essentiel pour la Fed - ont rebondi davantage que prévu aux Etats-Unis pour la semaine close le 7 décembre. Elles se sont élevées à 368 000, en hausse de 68 000 par rapport à la semaine précédente. La Fed se réunit les 17 et 18 décembre et décidera à ce moment-là si elle réduit ou non ses injections de liquidités fixées à 85 milliards de dollars par mois actuellement. Cette politique accommodante, couplée à des taux d'intérêt quasi nuls, a tendance à soutenir les actifs jugés plus risqués, tel le pétrole. En Asie, les cours du pétrole continuaient leur repli dans les échanges matinaux, après des données mitigées sur l'état des réserves hebdomadaires américaines de produits pétroliers et la probable hausse de brut libyen sur le marché. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier cédait 4 cents, à 97,40 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance reculait de 20 cents à 109,50 dollars. La veille, le département américain de l'Energie (DoE) avait annoncé une très forte baisse des réserves de brut pour la semaine achevée le 6 décembre, bien supérieure aux attentes des analystes. Mais cette nouvelle encourageante pour la demande a été ternie par des stocks supérieurs aux prévisions pour les produits distillés et l'essence.
Baisse des stocks de brut américains Les stocks de pétrole brut ont diminué bien plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les chiffres du département américain de l'Energie (DoE) publiés la veille. Les réserves de brut ont reculé de 10,6 millions de barils, à 375,2 millions, lors de la semaine achevée le 6 décembre, alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient en moyenne sur une baisse de seulement 2,5 millions de barils. Il s'agit de la deuxième baisse consécutive des stocks après 10 semaines de hausse d'affilée entre septembre et novembre, période qui avait vu les réserves de brut américain gonfler de plus de 35 millions de barils. Selon le DoE, les réserves se maintiennent toutefois toujours au-dessus de la fourchette moyenne en cette période de l'année, mais résorbent leur progression annuelle en ne s'affichant plus qu'en hausse de 0,7% par rapport à leur niveau de décembre 2012. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, augmenté de 4,5 millions de barils, à 118,1 millions de barils, soit plus que la prévision des analystes qui anticipaient une hausse de 1,2 million de barils. Elles sont stables sur un an et se maintiennent sous la partie basse de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Les stocks d'essence ont de leur côté enregistré une hausse de 6,7 millions de barils, à 219,1 millions, bien plus que les prévisions des experts qui tablaient sur une progression de 1,8 million de barils. Ils se situent dans la partie supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année et sont en hausse de 0,9% par rapport à leur niveau de l'an dernier, a précisé le ministère. Surveillées de près par les courtiers, les réserves de brut à Cushing (Oklahoma), qui servent de référence au WTI, ont progressé de 600 000 barils par rapport à la semaine précédente, à 41,2 millions de barils. Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont baissé de 4,7 millions de barils. Du côté de la demande, sur les quatre semaines allant jusqu'au 6 décembre, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 19,7 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 4,0% de plus qu'à la même période en 2012. La demande de produits distillés a progressé de 0,9% en glissement annuel, tandis que celle d'essence a augmenté de 2,6%. Les raffineries américaines ont continué à accélérer la cadence la semaine dernière, utilisant 92,6% de leurs capacités contre 92,4% la semaine précédente.