Les journées consacrées à la marque et à la contrefaçon organisées au niveau de l'hôtel Hilton à l'initiative de RH. International communication, qui ont pris fin lundi dernier, ont permis de démontrer d'une manière précise les conséquences désastreuses de ce fléau qualifié, à juste titre, d'une industrie qui va dans le sens de la " consommation " du consommateur. Sinon comment expliquer des milliards de DA de pertes, des emplois menacés, des entreprises qui tournent au ralenti "par la force de ces contrefacteurs de marques et les détenteurs de produits contrefaits, qu'ils soient fabriqués ou plus simplement mis sur le marché sur le territoire. A titre d'exemple, la représentante des Douanes algériennes a déclaré que "376 642 articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes en 2013, contre plus de 781 000 articles en 2012", ajoutant que pendant les années précédentes, les services des Douanes ont constaté une hausse des saisies en 2011 et 2012. Ce qui a été bien mis en relief par les différents intervenant lors de ces journées, c'est le cas, par exemple de l'ENPEC qui a alerté les participants sur les dangers de la batterie contrefaite achetée et utilisée par les automobilistes, ou encore BCR, qui fait face à une série de produits contrefaits mis sur le marché engageant ainsi un "combat" entre le vrai et le faux . "Vous remarquerez que ces faux produits sont vendus à des prix alléchants. Ce qui automatiquement séduit le consommateur qui s'expose ainsi à tous les dangers, explique le responsable de cet organisme avant de remarquer que les tests et analyses effectués sur ces produits contrefaits ont révélé la présence du Zamac, Cadmium, Plomb, acier ordinaire, et chromage. De son côté, le Directeur général de l'entreprise Kadri Luminaire qui s'est positionné en qualité de partenaire de cet événement a dénoncé ce fléau qui provoque une concurrence déloyale. Et de citer comme exemple le fait d'arriver jusqu'à l'utilisation de ses modèles par des entreprises chinoises pour les proposer au marché algérien. Par ailleurs, la série de cas d'exemples a occupé le centre des débats, à l'image des lubrifiants. De son côté, Condor , partenaire de cette manifestation, est allé plus loin dans une excellente communication, où il démontre les conséquences de cette folie qui sont irréparables avant d'estimer qu'il est temps de se mobiliser pour lutter contre ce virus qui saccage les emplois, menace les entreprises et paralyse les économies. En matière de chiffres, ces journées n'ont pas manqué d'en citer. Ainsi, il faut savoir qu'en France " 27 % des entreprises dépensent plus d'1 million d'euros par an pour protéger leurs droits à travers le monde, 16 % y consacrent plus de 10 millions d'euros. - 86 % des entreprises jugent que l'explosion de la contrefaçon est en partie due au fait que le consommateur n'est pas suffisamment conscient des incidences de ce trafic." Et chez nous ? Nous n'avons pas encore ces informations qui puissent démontrer que les entreprises sont loin de rester les bras croisés. Les cas d'exemples cités par les intervenants et les chiffres communiqués suffisent à eux seuls d'expliquer toute cette force qui frappe quotidiennement les secteurs industriels nationaux. D'ailleurs, les Douanes et le représentant des ministères qui se sont succédé ont fait part de leurs inquiétudes dès l'instant où ce phénomène qui ne touche pas uniquement l'Algérie continue sa marche sans pour autant trouver l'outil indispensable à son éradication. La représentante de la Direction générale des Douanes fera rappeler que les missions de son organisme et le travail des douaniers sont au cœur des problématiques majeures qui intéressent, aujourd'hui, nos concitoyens : "La protection de l'espace national dans une économie mondialisée génératrice de croissance mais également de risques nouveaux, le soutien de nos entreprises pour créer de la valeur ajoutée, des emplois et développer l'investissement productif mais aussi le redressement de nos comptes publics grâce à un recouvrement sécurisé et une lutte renforcée contre la fraude fiscale ". Concernant les mesures à prendre, Mme Ghodbane a précisé que "la destruction des marchandises reconnues comme marchandises contrefaites ou leur placement hors des circuits commerciaux, ou encore la prise de tout autre mesure ayant pour effet de priver effectivement les personnes concernées du profit économique est salutaire". Sur ce, elle dévoile la saisie de plus de 376 642 articles contrefaits en 2013. "376 642 articles contrefaits ont été saisis par les services des Douanes en 2013, contre plus de 781.000 articles en 2012". Toutefois, l'année 2013 reste en forte baisse comparativement à l'année 2007 durant laquelle 2.278.341 articles avaient été saisis par les services des Douanes. Pour Mme Ghodbane, cette tendance baissière des saisies ces dernières années ne signifie pas un recul de l'importation de ces produits non conformes en Algérie. Globalement, la plus grande quantité de produits contrefaits saisis depuis le début de 2013 sont des produits cosmétiques avec 71,23%, suivis par les vêtements et chaussures de l'ordre de 21,75%, les produits de quincaillerie avec 6,75. Les pays d'origine des produits contrefaits saisis aux frontières, sont l'Indonésie avec 48,56%, suivie par la Chine 26,45% et la Turquie avec 17%. De son côté, le Directeur général d'Algerac a, à son tour, rappeler que la contrefaçon est une violation d'un droit de propriété intellectuelle par le fait de reproduire ou d'imiter quelque chose sans en avoir le droit, ou en affirmant ou laissant présumer que la copie est authentique. La notion de contrefaçon a souvent une connotation péjorative, sous-entendant une chose de mauvaise qualité. Et d'ajouter qu'il incombe à l'Etat de régler les points suivants: système de mesure en vigueur, réglementations et normes pour les secteurs de l'environnement, de la santé et de la sécurité ainsi que la délimitation des compétences des organisations publiques et privées. Enfin, Riad Ait Aoudia , P-DG de Medialgeria, a mis en exergue le fait d'utiliser une fausse marque sur un support sportif est condamnable. Enfin à l'issue de cette première édition des journées contre la contrefaçon, on pense déjà à deux autres évènements qui se préparent activement dont la seconde manifestation sur le sujet est prévue en novembre prochain.