La Russie compte remplir ses obligations de livraisons de gaz vers les pays européens, sans pouvoir garantir le transit par le territoire ukrainien qui dépend de Kiev, a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Nous garantissons le respect en totalité de nos obligations envers les consommateurs européens. La question n'est pas pour nous. La question, c'est la garantie du transit à travers l'Ukraine, a déclaré M. Poutine, lors d'une réunion du Conseil de Sécurité russe. Dans une lettre à 18 dirigeants européens rendue publique jeudi, Vladimir Poutine affirme que la Russie peut cesser de livrer du gaz à l'Ukraine si ce pays ne règle pas sa dette et ses problèmes financiers. Vendredi, la Commission a répliqué en refusant la politisation de la question énergétique et en disant attendre de ses fournisseurs le respect de leurs engagements. Kiev, qui refuse l'augmentation de 80% des prix du gaz appliquée par Moscou au 1er avril, a cessé tout paiement au groupe russe Gazprom aussi bien concernant les nouvelles livraisons que la dette accumulée auparavant, qui atteint 2,2 milliards de dollars. Vladimir Poutine a répété vendredi que la situation était inacceptable et appelé à des pourparlers le plus vite possible entre la Russie et l'UE pour résoudre les problèmes de l'économie ukrainienne, au bord du défaut de paiement en l'attente du versement d'une aide promise par le Fonds monétaire international et les pays occidentaux. Il a souligné que Gazprom pouvait contractuellement passer à un système de prépaiement, qui risque de se traduire par un arrêt pur et simple des exportations si Kiev persiste à refuser de payer. Nous n'avons pas l'intention et nous ne nous préparons pas à couper le gaz à l'Ukraine. Mais en vertu du contrat signé, en vigueur depuis 2009 et que personne n'a annulé, Gazprom a le droit, et c'est ce que propose le gouvernement, de passer à un système de prépaiement, a insisté le président russe. Même une société aussi grande que Gazprom ne peut pas porter la charge de subventionner l'économie ukrainienne, a-t-il ajouté. Environ 13% du gaz consommé dans l'Union européenne transite par le territoire ukrainien.