Le g�ant russe Gazprom a ferm� hier, comme promis, ses vannes de gaz � destination de l'Ukraine, et a accus� Kiev de s'appr�ter � �voler� le gaz russe continuant de transiter par son territoire vers les march�s europ�ens. �Face � la situation, nous avons �t� contraints de lancer l'op�ration de baisse de la pression dans le syst�me de gazoducs de l'Ukraine�, a d�clar� Sergue� Kouprianov, porte-parole de Gazprom, attribuant � Kiev le blocage des n�gociations ayant abouti � ce geste ultime de la partie russe. �Nous �tions pr�ts � trouver un accord avec le peuple ukrainien�, a-t-il assur�, �voquant le refus� oppos� par Kiev la veille, alors que le pr�sident russe Vladimir Poutine offrait un sursis de trois mois � l'Ukraine � condition qu'elle accepte d'appliquer ensuite les fortes hausses exig�es par Moscou. Kiev de son c�t� d�ment. La compagnie d'Etat ukrainienne Naftogaz affirme que �toutes les exigences exprim�es par la partie russe� avaient �t� accept�es et la pr�sidence ukrainienne se d�fend de toute d�claration �hostile�. Depuis des semaines, Gazprom voulait plus que quadrupler le prix de son gaz factur� � l'Ukraine 50 dollars les 1 000 m3, et le porter � 220-230 dollars pour rattraper le niveau du march� international. Pendant ce temps, Kiev d�nonce une hausse �politique� � laquelle n'est par exemple pas soumis son voisin b�larusse, fid�le � Moscou. Et de nombreux experts, dont l'ex-conseiller �conomique du pr�sident Poutine Andre� Illarionov, voient dans le geste russe une tentative d'affaiblir l'administration pro-occidentale du pr�sident ukrainien Viktor Iouchtchenko � l'approche des l�gislatives en mars 2006. La compagnie ukrainienne Naftogaz a jug� �inadmissible� la coupure et mis en garde contre �la menace� qu'elle fait planer sur le transit du gaz russe vers l'Europe, qui se poursuit par le m�me r�seau, �voquant un risque de chute de pression dans les tuyaux. Une baisse a d�j� �t� ressentie en Pologne. Le porte-parole de Gazprom a accus� de son c�t� Kiev de se pr�parer � �voler� le gaz russe continuant � �tre export� via l'Ukraine vers l'ouest. Et cela en profitant du fait que le g�ant russe ne peut que faire baisser, et non tarir totalement, le flux dans le gazoduc, afin de ne pas se couper de ses clients europ�ens. �Depuis le d�but, les autorit�s ukrainiennes �taient d�cid�es � un conflit, depuis le d�but elles avaient l'intention de pr�lever ill�galement du gaz. Pour le voler, pour le dire plus clairement. Pour le voler aux consommateurs europ�ens�, s'est emport� M. Kouprianov, dans une mise en garde d�j� maintes fois brandie par Moscou. La diplomatie russe est m�me all�e jusqu'� d�noncer une tactique politicienne de Kiev � l'approche des l�gislatives de mars 2006, en �utilisant le probl�me gazier pour cr�er une image de l'ennemi� coll�e � Moscou. Le 27 d�cembre, le Premier ministre ukrainien Iouri Ekhanourov avait assur� que Kiev avait le droit, par contrat, � 15% du gaz russe transitant par son territoire vers l'Europe, en paiement des droits de transit, laissant entendre que l'Ukraine pourrait se servir dans les gazoducs en cas d'interruption des livraisons qui lui sont destin�es. Une riposte potentielle qui ne manque pas d'inqui�ter l'Europe, dont plus du quart de son gaz vient de Russie, essentiellement via l'Ukraine. La Commission europ�enne, qui s'�tait dite vendredi �pr�occup�e� par le diff�rend, a convoqu� pour mercredi � Bruxelles une r�union sp�ciale d'experts de l'UE. Le porte-parole de Gazprom a pr�sag� quant � lui des �cons�quences �conomiques catastrophiques pour l'�conomie ukrainienne�, qui d�pend du gaz russe pour plus du tiers de sa consommation. L'Ukraine importait jusqu'� pr�sent quelque 25 milliards de m�tres cubes de gaz russe par an.