La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé avant-hier qu'elle s'apprêtait à exporter sa première cargaison de brut depuis le port d'Al-Hariqa, dans l'est du pays, après plus de huit mois de blocage. Un pétrolier italien, l'Aegean Egnitiy, devrait arriver avant-hier dans l'après-midi au port d'Al-Hariga pour charger un million de barils de pétrole, a indiqué la NOC sur son site internet. L'exportation de cette cargaison intervient après la levée jeudi passé par la NOC de l'état de force majeure dans le port. Il permettait d'exonérer la NOC de toute responsabilité en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole. Les ports de l'Est libyen sont bloqués depuis juillet par des autonomistes, empêchant toute exportation de brut et provoquant une chute de la production à 250 000 barils par jour, voire moins, contre près de 1,5 mbj en temps normal. Les autorités libyennes et les autonomistes ont annoncé le 6 avril être parvenus à un accord prévoyant la levée immédiate du blocage des ports de Zwitina et d'Al-Hariga. Les deux parties se sont par ailleurs accordé un délai de deux à quatre semaines pour trouver un accord final permettant la levée du blocage des deux autres ports: Ras Lanouf (200 000 b/j) et al-Sedra (350 000 b/j). Toutefois, la NOC n'a toujours pas levé l'état de force majeure sur le port de Zwitina. Certaines sources au sein de la compagnie affirment que les autorités n'ont pas un total contrôle sur ce port. Le leader des autonomistes, Ibrahim Jodhrane, avait, dans un premier temps, justifié le blocage des terminaux en accusant le gouvernement de corruption. Mais les protestataires ont ensuite affiché leurs véritables intentions en réclamant l'autonomie de la Cyrénaïque (région orientale) et en annonçant la mise en place d'un gouvernement local, ainsi que d'une banque et d'une compagnie de pétrole.