Les autorités libyennes et les autonomistes sont parvenus à un accord pour ouvrir progressivement les quatre ports pétroliers fermés depuis juillet, a rapporté l'agence officielle Lana. Des hommes armés qui faisaient partie des gardes des installations pétrolières bloquent ces sites, empêchant les exportations de brut. L'annonce de la réouverture des ports de Zwitina et d'Al-Hariga a été faite à Zwitina en présence de membres du gouvernement et du chef des rebelles, Ibrahim Jodhrane, autoproclamé en août président du bureau politique de la Cyrénaïque (région orientale), selon Lana. Une source proche des négociations a précisé que les deux parties se sont en outre entendues sur un délai de deux à quatre semaines pour lever le blocage des deux autres ports: Ras Lanouf (200 000 b/j) et Al-Sedra (350 000 b/j). De nouvelles discussions doivent être menées avant leur réouverture. Le port de Zwitina a une capacité d'exportation de 100 000 barils par jour, contre 110 000 b/j pour le terminal d'Al-Hariga. Le chef des rebelles Ibrahim Jodhrane avait dans un premier temps justifié le blocage des terminaux en accusant le gouvernement de corruption.
Autonomie réclamée Les rebelles ont ensuite rapidement affiché leurs véritables intentions en réclamant l'autonomie de la Cyrénaïque, et en annonçant la mise en place d'un gouvernement local, ainsi que d'une banque et d'une compagnie de pétrole. Ibrahim Jodhrane a confirmé dimanche la levée du blocus à Zwitina et à Al-Hariga: "nous l'avons fait en signe de bonne volonté pour rétablir la confiance, entamer le dialogue et résoudre tous les problèmes entre Libyens par des moyens pacifiques", a-t-il déclaré dans une brève allocution retransmise par la chaîne de télévision des rebelles à Zwitina. Début mars, les rebelles avaient franchi une nouvelle étape et tenté de vendre du brut pour leur compte. Mais le pétrolier chargé de cette cargaison a été arraisonné par la marine américaine, qui a remis aux autorités libyennes l'équipage ainsi que trois rebelles se trouvant à bord. Ces trois Libyens ont été libérés lundi, comme l'exigeaient les rebelles pour entamer les négociations avec les autorités. Le blocage des ports pétroliers a provoqué une chute de la production à 250'000 barils par jour, voire moins, contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal.